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Le Temps

OPINION. Le virus ailé que représente l’invasion actuelle de criquets menace de réduire à néant toutes les récoltes de la Corne de l’Afrique. Il faut réagir de toute urgence, en se souvenant que chimie et technologie font aussi partie du génie humain, rappelle notre chroniqueur

L’hémisphère Sud, et en particulier l’Afrique, semble en grande partie épargné par la pandémie de Covid-19 qui préoccupe toute l’Asie et l’Occident. Mais pendant que nous focalisons notre attention sur cette maladie, nous détournons notre regard d’un désastre sans doute pire encore, qui ravage le continent africain.

A l’heure actuelle, des dizaines de milliers d’hectares de cultures et de plantations sont ruinés par la plus grande invasion de criquets de ces vingt-cinq dernières années. En raison d’un climat automnal favorable, ces insectes ont proliféré et leur nombre pourrait encore croître d’ici à juin.

Neuf Etats africains s’essaient aujourd’hui à maîtriser la propagation de ce virus ailé qui se répand à une vitesse effarante. Maïs, millet, sorgho, herbes et feuilles: tout y passe!

Des nuages de criquets, parfois de la taille de petits pays comme le Luxembourg, se déplacent sur des kilomètres ravageant tout sur leur passage et ne laissant derrière eux qu’une terre stérile. Ces régions pauvres, qui souffrent régulièrement de la famine, se retrouvent ainsi face à une future crise alimentaire de grande ampleur.

Depuis le début de cette invasion, les gouvernements de ces pays ont intensifié les mesures de contrôle qui comprennent notamment une utilisation rapide de pesticides dans toutes les zones touchées, pulvérisés à l’aide de pompes manuelles et motorisées. Ces Etats sont aujourd’hui appuyés par les Nations unies, qui demandent une aide urgente pour organiser rapidement une pulvérisation aérienne de grande ampleur avant la saison des plantations.

L’objectif est principalement d’empêcher l’éclosion des œufs des criquets par l’utilisation de fénitrothion et de malathion, des insecticides organophosphorés couramment utilisés pour lutter contre les moustiques et les insectes frugivores. En effet, si une intervention n’est pas faite rapidement, la plaie des criquets pourrait s’amplifier et réduire à néant les terres agricoles restantes de la Corne de l’Afrique.

Pandémie et prolifération des criquets: face à ces catastrophes d’ampleur biblique, l’Humanité se retrouve confrontée à ses éternels ennemis naturels qui lui rappellent sa fragilité. La nature nous rappelle aujourd’hui qu’elle n’est pas que Gaïa la nourricière mais également Nemesis la colérique.

Par ces épreuves, nous prenons conscience que la technologie et la science ne sont pas des oppressions qui nous éloignent d’un état naturel fantasmé mais au contraire le résultat de notre vie et notre confrontation à notre milieu.

Energie nucléaire, produits chimiques, médicaments de synthèse, vaccins: toutes ces solutions qui sont décriées par des minorités qui font beaucoup de bruit sont pourtant les fruits de l’ingéniosité humaine et la source de sa prospérité.

Après le passage de ces heures sombres, nous devrions ressortir plus reconnaissants de ce qui nous permet d’échapper à une vie «courte, brutale et indigente», comme le disait Thomas Hobbes. Retrouvons foi en notre ingéniosité et notre capacité à créer plutôt que porter sans cesse le poids d’une culpabilité infondée de notre présence sur cette Terre.

Originally published here.


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