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Dans le monde financier moderne, la réglementation est devenue la priorité. Les gouvernements du monde entier, en particulier aux États-Unis et en Europe, ont intensifié leurs efforts pour garantir que les banques opèrent selon un ensemble unique de règles et de directives strictes. Même si cela peut sembler une étape nécessaire pour lutter contre les malversations financières, cela a conduit par inadvertance à une augmentation des coûts de conformité et à une augmentation alarmante du retrait bancaire des clients. Celui de Nigel Farage affaire très médiatisée ont peut-être fait la une des journaux, mais les véritables victimes sont les innombrables particuliers et entreprises qui perdent l’accès à leurs comptes bancaires en raison d’une gestion des risques bâclée.

Le Département du Trésor américain a raison reconnaît les dangers potentiels de la réduction des risques, qui fait référence à la rupture ou à la restriction aveugle des relations commerciales avec de larges catégories de clients pour des raisons de « conformité ». Dans un rapportmandaté par la loi anti-blanchiment d’argent de 2020, le département du Trésor a mis en lumière les conséquences néfastes de la réduction des risques. 

Ils ont constaté que cela constitue non seulement une menace pour la sécurité nationale, mais perturbe également le tissu même du système financier, éloignant les activités financières légitimes des canaux réglementés.

Le secrétaire adjoint au Trésor, Wally Adeyemo souligné que « un large accès à des services financiers bien réglementés est dans l’intérêt des États-Unis ». Cette déclaration souligne l’importance de trouver un équilibre entre la réglementation et l’accès aux services financiers. L’atténuation des risques doit avoir des limites. 

Le cœur du problème n'est pas la recherche du profit des banques, mais plutôt le fardeau écrasant des coûts de conformité et des réglementations mal rédigées à l'encontre des clients des banques. Les banques, en tant qu’entités à but lucratif, doivent allouer leurs ressources de manière efficace. Lorsque les coûts de conformité montent en flèche en raison de réglementations complexes et ambiguës, ils sont contraints de prendre des raccourcis, ce qui entraîne souvent la résiliation hâtive des comptes clients comme mesure d'atténuation des risques. 

Il n'est pas rare qu'il s'agisse d'un processus automatisé, similaire à l'automatisation de la modération du contenu sur les plateformes de médias sociaux, qui souvent conduit à une déplateforme sans transparence ni explication. 

Les consommateurs quotidiens, les petits et moyens émetteurs de services monétaires et les groupes à but non lucratif opérant dans des juridictions à haut risque portent le principal fardeau des politiques de réduction des risques. Ces entités sont l’élément vital de nombreuses communautés, permettant les envois de fonds, facilitant l’aide humanitaire et les secours en cas de catastrophe, et fournissant des ressources financières aux populations à revenus faibles et intermédiaires. 

Ce qu’un superviseur humain au sein d’une banque pourrait comprendre comme un flux d’argent entre des organisations internationales à but non lucratif, un système automatisé développé pour réduire les risques pourrait le signaler comme du blanchiment d’argent. Le vieil adage selon lequel « S'il ressemble à un canard, nage comme un canard et cancane comme un canard, alors c'est probablement un canard » ne s'applique pas bien à la régulation de la finance mondiale. 

Le rapport du Département du Trésor offre une lueur d'espoir en suggérant des recommandations politiques pour résoudre ce problème.

Il préconise des attentes cohérentes en matière de surveillance des réglementations anti-blanchiment d'argent et un soutien aux efforts des institutions financières internationales pour lutter contre la réduction des risques. Toutefois, ces recommandations doivent se traduire par des actions concrètes pour faire une réelle différence.

L’un des aspects les plus troublants de la réduction des risques est le manque de transparence et de responsabilité dans le processus. Les banques ont tendance à agir en tant que juge, jury et bourreau lorsqu’il s’agit de résilier les comptes clients. Ils ne parviennent souvent pas à engager un dialogue significatif avec leurs clients, les laissant sans recours ni possibilité de répondre à leurs préoccupations ou de rectifier les problèmes de conformité perçus. Une concurrence accrue dans le système bancaire et l’autorisation d’un plus grand nombre d’acteurs sur le marché, tels que les néo-banques, augmenteraient le choix et permettraient de développer des modèles commerciaux axés sur le service aux consommateurs présentant un profil de risque plus élevé.

Dans la quête d’un système financier plus sûr et plus transparent, il est crucial que les régulateurs et les banques trouvent un terrain d’entente. Même si la conformité est vitale, elle ne doit pas se faire au détriment des entreprises et des particuliers légitimes. 

Des réglementations claires, concises et équitables, associées à une volonté de s’engager avec les clients dans le processus de débancarisation, peuvent grandement contribuer à atténuer les impacts négatifs de la réduction des risques.

Il est grand temps que les régulateurs et les institutions financières répondent à l’appel du secrétaire adjoint au Trésor Adeyemo et travaillent en collaboration pour trouver un équilibre entre une conformité stricte et le maintien d’un large accès à des services financiers bien réglementés. Les moyens de subsistance d’innombrables individus et entreprises en dépendent, tout comme l’intérêt national.

Publié à l'origine ici

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