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David Clement est directeur des affaires nord-américaines au Consumer Choice Center.

On a beaucoup parlé du déploiement du cannabis légal au Canada. Jusqu'à présent, le système a été semé d'embûches, de pénuries d'approvisionnement, de pénalités de type interdiction et de limitations importantes à l'accès des consommateurs. Tout cela mis à part, l'un des problèmes les plus criants du cadre canadien relatif au cannabis est la façon dont il est taxé, en particulier les taxes d'accise qui s'appliquent au cannabis médical et récréatif.

Actuellement, les deux ont une taxe d'accise de 10 %, ou $1 le gramme, selon le montant le plus élevé. Le premier problème majeur avec le montant de la taxe est qu'il est appliqué au cannabis médical, ce qui signifie que les patients paient des taxes sur le péché sur leurs médicaments prescrits. Rendre délibérément la médecine plus chère est une politique publique désastreuse et catégoriquement injuste.

Du côté récréatif, la taxe d'accise a pour effet immédiat de gonfler le prix du cannabis légal. Pour les consommateurs récréatifs, le cannabis légal est assujetti à des taxes de vente fédérales et provinciales (plus de 15 % dans certaines provinces), à une taxe d'accise de 10 % et à des taxes locales sur les boutiques comme la taxe manitobaine. Taxe de responsabilité sociale de 6 %. Il devient de plus en plus difficile pour le marché légal d'évincer le marché noir lorsque les consommateurs de certaines provinces sont assujettis à un taux d'imposition de 29 %. Pour atteindre l'objectif de battre le marché noir, le marché légal doit pouvoir concurrencer les prix du marché noir. Ajouter 29 % à la facture d'un consommateur ne va certainement pas aider à cet égard.

Le plus récent budget du gouvernement Trudeau a abordé la question des taxes d'accise sur le cannabis. Malheureusement, il n'a pas réduit la taxe d'accise sur le cannabis récréatif ni ne l'a supprimée du cannabis médical. Au lieu de cela, il a annoncé que le cannabis comestible serait taxé en fonction de sa puissance en THC, à un taux de $0,01 par milligramme de THC total dans le produit. C'est encore un autre coup dur pour les patients médicaux. Nouvelle recherche sur les patients cancéreux qui consomment du cannabis montre qu'ils préfèrent les huiles et les extraits, par opposition au cannabis séché, et que les produits les plus efficaces pour soulager sont les produits à forte teneur en THC. La nouvelle taxation des produits comestibles, des extraits et des huiles cible directement ces patients et rend leur forme de médecine préférée plus chère. Le cannabis médical ne devrait pas être taxé, mais s'il l'est, il ne devrait certainement pas être taxé pour sa puissance.

En plus de l'effet de la taxe d'accise sur l'abordabilité des loisirs et des traitements médicaux, le système pose également des problèmes logistiques. Comme l'ont fait remarquer divers producteurs autorisés, le processus d'utilisation des vignettes de la taxe d'accise a donné lieu à de nombreux maux de tête. Les producteurs ont signalé que certains autocollants d'accise n'étaient pas adhésifs, tandis que d'autres ont noté que le dimensionnement n'était pas approprié. De plus, le processus simple d'automatisation de l'estampage des produits a été compliqué. Les entreprises américaines qui fabriquent les machines pour automatiser le processus ont hésité à vendre aux entreprises canadiennes parce qu'elles craignent que leurs propres gouvernements ne les réprimandent pour avoir pénétré le marché du cannabis. Ces problèmes gonflent les coûts, qui sont ensuite assumés par les consommateurs et les patients, et limitent l'accès.

Les vignettes de taxe d'accise sont certainement pénibles pour les producteurs titulaires d'une licence, mais un problème beaucoup plus vaste et important est la façon dont les vignettes sont administrées et les conséquences sur la vente légale. Les producteurs paient taxe d'accise lorsque les produits qu'ils emballent sont livrés au point de vente (détaillant agréé). À partir de ce moment, le produit porte le timbre de la taxe d'accise de la province où se trouve le détaillant et ne peut être vendu dans les autres provinces. Cela signifie que le marché récréatif légal continuera de lutter contre les fluctuations de la demande, car une fois qu'un produit est disponible dans une province, il ne peut être vendu nulle part ailleurs.

Par exemple, si le détaillant gouvernemental de la Nouvelle-Écosse voulait acheter le produit excédentaire de l'Ontario Cannabis Store pour aider à répondre à la demande des consommateurs, il ne le pouvait pas à cause des timbres d'accise. Il en va de même pour les détaillants privés. Le propriétaire d'un point de vente privé en Alberta ne pouvait pas déplacer le produit excédentaire vers un magasin au Manitoba, même si la même personne possédait les deux magasins. En fait, l'Alberta pousse cette folie un peu plus loin et interdit la circulation des produits entre les magasins de la province. Le problème de l'enclavement du produit légal signifie que le marché ne peut pas corriger les mauvaises allocations et que les détaillants, qu'ils soient publics ou privés, ne peuvent pas réagir correctement aux changements dans les préférences des consommateurs. Les taxes d'accise rendent le cannabis plus cher, mais elles le rendent désormais moins disponible, ce qui est un double coup dur en faveur du marché noir.

La légalisation du cannabis prend feu aux États-Unis, émerge en Europe et s'installe même en Amérique du Sud et en Afrique. Le Canada pourrait être un acteur mondial dans l'internationalisation du cannabis, mais cela n'est possible que si l'industrie et le marché intérieur du Canada ne sont pas obligés de fonctionner les mains derrière le dos. Les taxes d'accise et la façon dont elles sont mises en œuvre créent d'immenses obstacles, qui désavantagent tous les consommateurs récréatifs, l'industrie nationale et les patients médicaux, et empêchent le Canada de prospérer dans l'espace mondial émergent du cannabis.

Publié à l'origine ici

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