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Les États-Unis doivent augmenter radicalement leur production de pétrole, non seulement pour le bien des Américains, mais aussi pour apporter un soutien stratégique à ses alliés.

Dans un rare moment de lucidité, Emmanuel Macron, lors du sommet du G7 au mois de juin, s'est vu devant Joe Biden pour lui expliquer à quel point l'Europe a besoin de pétrole. « Désolé de vous interrompre », s'est interposé en s'excusant Macron devant les caméras. Les chefs d'États et de gouvernement étaient au point d'entrer dans un bâtiment, donc le moment était bien choisi : même si Macron chuchotait, l'intérêt était bien que nous entendions l'échange.

Macron explique qu'il a récemment échangé avec des responsables des Emirats arabes unis, qui lui ont assuré qu'ils s'étaient avérés au maximum de leurs capacités de production (si nous avons choisissons de les croire). Avec l'ambition de sortir de la dépendance énergétique russe, la réalité pour l'Europe est qu'il y a tout simplement un manque d'approvisionnement. L'hiver prochain, le prix de l'énergie devrait battre des records, même ceux qui ont déjà été battus plus tôt cette année.

De petites promesses

L'appel tacite de Macron à l'égard de Biden est clair : pourquoi les États-Unis ne fournissent-ils pas plus de pétrole au monde, alors qu'ils en ont clairement la capacité ?

Lors de sa récente escapade à Bruxelles, Biden s'est tenu aux côtés de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et a annoncé la création d'un groupe de travail conjoint visant à réduire la dépendance de l'UE à l'égard du gaz russe « aussi rapidement que possible », promettant jusqu'à 15 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL) américain d'ici la fin de l'année et jusqu'à 50 milliards de mètres cubes par an à la fin de la décennie.

Curieusement, Biden a simultanément promis de rendre ces engagements compatibles avec un objectif d'émissions nettes nulles, mais malgré cela, l'annonce est une bonne nouvelle. Les importations de GNL en Europe contribuent à combler le fossé qui sépare l'Europe des autres importateurs du monde entier.

En ce qui concerne l'essence, la folie écologique de Biden est plus intense, ce qui entrave les niveaux de production nécessaires pour commencer à penser aux exportations. En fait, l'administration Biden a rendu trop difficile le forage du pétrole : les permis de forage pétrolier ont été réduits de plus de moitié depuis l'arrivée de Joe Biden au pouvoir. Joe Biden a déclaré que les entreprises pétrolières devaient être encouragées à augmenter leur capacité, mais l'industrie a riposté en accusant l'administration de retarder ses activités.

Joe Biden est confronté à une décision qui marquera sa présidence dans les livres d'histoire. Dans le but de rallier l'aile écologiste de son propre parti, il a choisi d'étoffer son administration avec des personnalités qui déclarent la disparition totale de l'industrie des combustibles fossiles.

Tout doit disparaître

Saule Omarova, à un moment donnée candidate de Biden pour le Bureau du contrôleur de la monnaie, a déclaré à propos des entreprises de combustibles fossiles que « un grand nombre des petits acteurs de cette industrie vont probablement faire faillite ». Du moins, nous voulons qu'ils fassent faillite si nous voulons nous attaquer au changement climatique ».

Omarova, qui est née au Kazahkstan à l'époque où le pays faisait partie de l'Union soviétique, avait par ailleurs tweeté en 2019 : « Dites ce que vous voulez de l'ex URSS, il n'y avait pas d'écart de rémunération entre les sexes là-bas. Le marché ne sait pas toujours ce qui est le mieux. »

Elle était donc devenue non viable pour l'administration Biden, vraisemblablement parce qu'elle a révélé la vérité au grand public.

Des nouvelles récentes soulignent que ce n'est qu'en juin que la production pétrolière des États-Unis a atteint les niveaux pré-pandémiques. C'est clairement insuffisant pour ce que représente actuellement la demande mondiale. Cela dit, les États-Unis ont fait quelques efforts pour fournir à l'Europe des réserves de pétrole supplémentaires.

En avril, plusieurs superpétroliers ont acheminé plus de 2 millions de barils vers l'Europe. L'Europe doit donc adresser ses demandes directement à la caméra, et être claire quant aux implications des parties : L'Europe et les États-Unis devraient mettre en veilleuse toutes leurs ambitions en matière de climat, raffiner davantage de pétrole et coopérer pour l 'acheminer rapidement et efficacement.

Pour qu'un embargo énergétique russe fonctionne à long terme (et, compte tenu des circonstances actuelles, il devra fonctionner à long terme), les deux blocs n'ont essentiellement pas d'autre choix. Aucune transition énergétique verte, même si nous croyons la faisable et recommandable, ne peut s'activer assez rapidement pour nous permettre de passer les prochaines années, sans parler de l'hiver à venir.

Les États-Unis doivent augmenter radicalement leur production de pétrole, non seulement pour le bien des Américains, mais aussi pour apporter un soutien stratégique à ses alliés. S'il existe un moment où les réserves pétrolières américaines constituent un avantage vital, que ce soit pour lutter contre la baisse du pouvoir d'achat ou pour montrer sa force géopolitique, c'est maintenant.

Publié à l'origine ici

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