David Clement écrit sur le plan d'Ottawa pour une nouvelle réglementation draconienne de votre fil d'actualité, des médias sociaux et même de Netflix.
Le ministre du Patrimoine Steven Guilbeault annoncé La semaine dernière, le gouvernement Trudeau veut faire appliquer la réglementation sur le contenu canadien pour des plateformes comme Spotify et Netflix, et envisage des réglementations de style australien obligeant des plateformes comme Facebook à indemniser les organes de presse chaque fois que le lien d'un organe de presse y est partagé.
Ces deux règlements proposés sont stupides.
Pour le contenu canadien, le gouvernement Trudeau semble déterminé à appliquer des réglementations désuètes à des plateformes technologiques innovantes comme Netflix et Spotify. Ces plateformes ont du succès parce qu'elles offrent aux consommateurs ce qu'ils veulent en termes de contenu vidéo et audio. Il semble assez paternaliste de la part du gouvernement d'intervenir et d'exiger que ces entreprises produisent du contenu canadien, qu'il y ait ou non une demande des consommateurs.
Cela est problématique parce que les réglementations CanCon disent de force aux consommateurs qu'ils veulent ou sont tenus de consommer du contenu canadien, puis obligent les entreprises à créer du contenu basé sur cette fausse hypothèse. Bien sûr, je veux que les artistes et les créateurs de contenu canadiens réussissent et prospèrent, mais je sais aussi que l'espace canadien des médias et du divertissement est suffisamment mature pour se tenir debout. Il vaudrait mieux que le succès canadien soit le résultat de la satisfaction des demandes des consommateurs et non le résultat d'un décret gouvernemental.
Partisans des règlements de CanCon disent que ces règlements sont nécessaires pour « protéger la culture canadienne et les gens qui la produisent », mais de qui protégeons-nous exactement la culture canadienne et ses producteurs ? Si le contenu canadien n'a pas de succès sur le marché intérieur, c'est parce qu'il ne répond pas aux demandes et aux désirs des consommateurs canadiens. Il est rétrograde de la part du gouvernement de s'ingérer pour essayer de protéger les créateurs canadiens des désirs des consommateurs nationaux.
Si les législateurs veulent réellement écouter les demandes des consommateurs canadiens, ils sauront que les Canadiens aiment Netflix et Spotify tels qu'ils sont, et qu'une intervention n'est pas nécessaire. De plus, nous avons déjà un média financé par les contribuables pour protéger la culture canadienne et ses créateurs : Radio-Canada. Le milliard de $1 que reçoit Radio-Canada n'est-il pas suffisant pour abriter le contenu canadien? Avons-nous vraiment besoin d'être obligés de payer pour le contenu canadien en tant que contribuables et dans le secteur privé? Je ne pense pas.
Au-delà du contenu, les commentaires du ministre du Patrimoine concernant les plateformes de médias sociaux qui doivent payer les organes de presse pour partager des liens Web sont tout aussi erronés. Dans une entrevue avec Radio-Canada, le ministre Guilbeault a laissé entendre que le Canada envisageait de suivre l'exemple de l'Australie et de créer une réglementation qui obligerait une plateforme comme Facebook à payer les médias chaque fois qu'un de leurs liens Web est partagé. Cela veut dire que lorsque vous ou moi partageons un article, disons du Toronto Star, le ministre Guilbeault pense que Facebook devrait être obligé de dédommager le Star, malgré le fait que Facebook agit comme un générateur de leads gratuit. Cela me laisse vraiment me gratter la tête pour savoir pourquoi c'est une bonne idée. Les médias gagnent leur argent de deux manières : les dollars publicitaires liés aux vues ou par le biais d'abonnements. Pouvoir partager librement une actualité sur les réseaux sociaux génère du trafic vers ces organes de presse, ce qui est exactement la façon dont ils gagnent leur argent publicitaire et sollicitent des abonnés.
Il est bizarre que le gouvernement fédéral oblige Facebook à indemniser les journaux pour avoir généré du trafic Web vers leur site Web et leur avoir envoyé des pistes gratuites. Ce désir de voir le gouvernement protéger davantage l'industrie des médias devient encore plus étrange si l'on considère que l'industrie est déjà subventionné par les contribuables à hauteur de $600 millions de dollars.
Et si l'Australie nous a montré quelque chose, donner suite à ce type de législation serait désastreux pour les consommateurs, pour les journaux et pour la société dans son ensemble. En réponse à la réglementation en vigueur, Facebook a cessé d'autoriser les utilisateurs à partager des liens d'actualités sur leur plate-forme.
Cela nuit aux consommateurs, car cela signifie que les informations ne seront pas du tout disponibles sur les réseaux sociaux, là où la plupart d'entre nous les consomment. Il s'agit d'un net négatif pour la société, car moins de disponibilité des informations signifie en fin de compte une mauvaise éducation aux médias, ce qui n'est certainement pas bon. Et enfin, c'est terrible pour les journaux car cela élimine leur capacité à atteindre des audiences en ligne via les médias sociaux, ce qui réduit le trafic et leur capacité à générer des abonnés.
Plutôt que d'appliquer des réglementations désuètes sur Netflix et Spotify, les législateurs devraient écouter les consommateurs canadiens. En ce qui a trait à l'offre de règlements additionnels, avec tout le respect que je vous dois monsieur le ministre Guilbeault, merci, mais non merci.
David Clement est chroniqueur au Western Standard et responsable des affaires nord-américaines au Centre de choix des consommateurs
Publié à l'origine ici.