La crise du COVID-19 continue et les fonds anti-crise se gonflent. Afin de proposer une relance directe, quelques pays européens prennent la décision raisonnable de réduire les charges fiscales, tandis que d'autres veulent les augmenter. Il est évident qu'une fiscalité simplifiée et réduite donnerait le coup de pouce nécessaire aux consommateurs et aux entreprises. Comment convaincre les décideurs de changer d'itinéraire ?
Il n'y a rien d'incroyable à déclarer que la crise sanitaire du COVID-19 a permis à beaucoup de bords politiques d'imposer des propositions politiques qui atteindront une crise pour convaincre l'opinion publique. Inimaginable il y a un an, le Conseil européen a accepté de faire un emprunt européen et de lever des taxes européennes. Nous voilà en début d'automne avec un débat politique bien changé et une discussion de solidarité qui nous rappelle la crise de 2008.
En plein milieu de la dernière crise financière, les décideurs politiques demandaient aux citoyens de faire un effort. Taxe de crise spéciale, augmentation de l'impôt sur le revenu, taxe retenue à la source (qui a frappé de façon inéquitable les différents épargnants), puis augmentation de la TVA en 2014 de 15 à 17%. En même temps, l'endettement de l'État central est resté bien en-dessus des 20% du PIB (qui représente plus que le double de la celle du début du siècle). Il s'avère que l'augmentation des moyens de l'État central ne s'est pas fait en coordination avec une rigueur budgétaire accrue. On a pu observer ce phénomène depuis les années 2000 jusqu'à aujourd'hui.
L'Allemagne a au contraire décidé d'une réduction temporaire de la TVA jusqu'au 1er janvier, de 19 à 15%, respectivement de 7 à 5% pour le taux réduit. Ce mois-ci, les consommateurs irlandais bénéficient d'une réduction de la TVA de 23 à 21%. Sachant que la taxe sur la valeur ajoutée est la taxe la plus injuste pour les consommateurs, pourquoi ne pas mettre en place une pareille mesure au Luxembourg ?
l convient également de comprendre deux leçons économiques importantes. Premièrement, d'après les travaux de Laffer, nous savons qu'une réduction d'impôts ne coïncide pas nécessairement avec une réduction des recettes. Deuxièmement, il est important de savoir que des réductions d'impôts sans des réductions de dépenses n'auront que peu d'effets..
Il convient de rappeler que l'État en tant que tel n'est pas une entité génératrice de richesse. Pour financer ses activités, il doit puiser des ressources dans le secteur privé. Ce faisant, il affaiblit le processus de création de richesses et compromet les perspectives de croissance économique réelle.
Comme l'État n'est pas une entité génératrice de richesse, toute réduction d'impôts alors que les dépenses publiques continueront d'augmenter ne va pas soutenir une véritable croissance économique. Or, la relance budgétaire pourrait « fonctionner » si le flux d'épargne réelle est suffisamment important pour soutenir, c'est-à-dire financer, les activités de l'État tout en permettant un taux de croissance des activités du secteur privé. Si la baisse des impôts s'accompagne d'une diminution des dépenses publiques, les citoyens auront plus de moyens de réactiver la création de richesse. Ainsi nous aurons une véritable reprise économique.
Cette logique s'applique à la réduction des impôts des entreprises, qui surtout en temps de crise, n'est pas une mesure populaire. Pourtant, ceux qui attaquent une telle réduction se trompent. Ils s'appuient sur une vision à somme nulle du monde dans laquelle les gains des uns sont considérés comme un préjudice pour les autres. Ils supposent que les propriétaires de sociétés profitent de la quasi-totalité des avantages des réductions d'impôts sur les sociétés. Ils s'appuient sur des données très faussées pour étayer leurs arguments ainsi qu'une mauvaise compréhension du fonctionnement de l'économie.
La vision à somme nulle ignore le fait que les accords volontaires de marché profitent à tous les participants. Par conséquent, l'augmentation des échanges commerciaux mutuellement bénéfiques, tout comme la réduction de la fiscalité, profite à la fois aux acheteurs et aux vendeurs. En revanche, punir les vendeurs par des taxes plus élevées les incite également à faire moins avec leurs ressources au service qu'ils produisent aux autres.
La réduction de l'impôt sur les sociétés permet d'améliorer les techniques de production, la technologie et le montant des investissements en capital, ce qui augmente la productivité et les revenus des travailleurs. Cette réduction augmente les incitations à la prise de risque et à l'esprit d'entreprise au service des consommateurs. Cela a réduit les distorsions importantes subies par l'impôt, et ces changements profitent aux travailleurs et aux consommateurs.
Les plans de recouvrement centralisés montrent très peu de résultats, car l'État, dans sa structure centralisée, est incapable de savoir ce que les gens veulent réellement. Si nous voulons combattre les effets des fermetures liées au COVID-19, il faut libérer les capacités entrepreneuriales des citoyens, et réduire les obstacles réglementaires auxquels les entreprises font face.