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Le gouvernement ne veut que votre bien – et il vous le montre… en vous traitant comme un enfant et en vous évitant de faire vos propres choix, même dans les plus petites choses.

Il ne se passe pas un jour sans qu'un militant de la santé publique ne vienne frapper à notre porte (bien qu'actuellement il s'agisse plutôt d'un courriel) pour nous expliquer quel produit devrait être interdit ou taxé.

Auparavant, il s'agissait principalement du tabac, en raison des risques évidents pour la santé associés au tabagisme. Mais avec l'augmentation du nombre de consommateurs qui se tournent vers des alternatives plus saines comme le vapotage, d'autres produits sont devenus la cible des moralistes de la santé.

Qu'il s'agisse d'alcool, de sucre, de graisse ou de viande, aucun vice n'est laissé de côté dans l'éternel effort visant à punir les consommateurs pour les choses qu'ils aiment.

Évidemment, je ne défends pas l'idée que ces aliments ne soient pas dépourvus d'inconvénients. Ce n'est un secret pour personne que toute consommation doit être réduite et que cette dernière est une norme subjective que chaque individu doit s'approprier.

« 54 000 écoliers obèses » était le slogan scandé par les politiciens irlandais qui ont fait pression pour une nouvelle taxe sur le sucre en 2017. Les opposants à cette mesure étaient également préoccupants par la santé des enfants… mais peut-être qu'ils comprenaient qu'augmenter le prix du Coca-Cola n'allait pas résoudre le problème profond de cette maladie.

Des mesures absurdes

La mesure irlandaise s'est alignée sur l'augmentation française de la taxe sur les boissons gazeuses, il y a quelques années. Le président de l'époque, Nicolas Sarkozy, avait introduit cette mesure, qui a ensuite continué à être exploitée pour augmenter les recettes de l'État. La taxe initiale s'élevait à 7,53 € pour 100 litres de soda, soit 2,51 centimes pour une canette de 33 centilitres.

Depuis le 1er janvier 2021, la taxe est mesurée par quantité de sucre, donc entre 3,11 € par hectolitre pour un kilo de sucre et 24,34 € pour 15 kilos. Au-delà de 15 kilos, l'augmentation est de 2,07 € par kilo.

La situation est d'autant plus absurde que la France subventionne également le sucre par le biais de la politique agricole commune de l'Union européenne. Se voir demander de payer deux fois, une fois pour la subvention du sucre, et ensuite pour sa consommation, est probablement une ironie difficile à avaler pour les consommateurs français.

Lors d'une conférence du Fonds monétaire international l'année dernière, l'ancien candidat démocrate américain Michael Bloomberg a abordé la question des impôts sur les péchés « régressifs ». Il a déclaré :

« Certaines personnes pensent que taxer (la consommation) est une régression. Mais dans ce cas, oui, ça l'est ! C'est justement ce qui est bien, car le problème se situe chez les gens qui n'ont pas beaucoup d'argent et qui changeront ainsi leur comportement. »

Christine Lagarde, directrice générale et présidente du FMI, a rajouté un mot à la fin de la conférence :

« Il y a beaucoup d'experts fiscaux dans la salle… Et ils disent tous qu'il y a deux choses dans la vie qui sont absolument certaines. L'une est la mort, l'autre est la fiscalité. Donc votre idée est d'utiliser l'une pour reporter l'autre. »

« C'est exact. C'est tout à fait exact. C'est joliment formulé », a conclu Bloomberg.

Condescendance et paternalisme

On ne saurait être plus clair. Le principe de cette politique condescendante est le suivant : le consommateur pauvre est des éléments trop ignorants pour prendre des décisions concernant sa propre vie. Aveuglé par l'irrationalité de son esprit et ses pulsions instinctives, seule la bienveillance de la politique publique moderne peut le sortir de sa détresse. C'est littéralement la pensée de nos dirigeants actuels.

La vérité, cependant, est d'un tout autre genre.

Bien qu'ils ne soient pas particulièrement bruyants dans leur opposition aux taxes sur leurs soi-disant vices, les consommateurs s'expriment clairement lorsqu'il s'agit de prendre des décisions de tous les jours. Les gens veulent fumer ou vapoter, manger des aliments gras ou bio et boire du soda ou des jus de fruits… et les politiciens devraient commencer à accepter leurs décisions.

Ce sont tous des produits que nous utilisons avec modération et avec des informations transparentes en matière de santé, mais nous pensons cesser de pénaliser le citoyen pour l'exercice de son libre arbitre.

Nos États modernes semblent avoir créé un monstre bureaucratique qui s'est donné le rôle de tuteur venant nous taper sur les doigts lorsque nous regardons une boîte de biscuits du coin de l'œil.

Cette politique paternaliste dénote la déshumanisation qui régit les politiques publiques actuelles. Montrant un véritable mépris envers le libre arbitre des citoyens, les gouvernements pourraient un jour se retrouver avec une réponse de même ampleur.

Publié à l'origine ici.

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