A l'heure même où les personnes aux revenus particulièrement modestes peuvent accéder plus simplement à de nombreux produits grâce à internet, il paraît cruel de restreindre leur pouvoir d'achat. Si des gens comme Bruno Le Maire veulent parler d'équité, alors ils devraient d'abord situation injuste de ceux qui ne peuvent pas supporter des augmentations d'impôts indirects. Si nous nous soucions de ceux qui ont de bas salaires, nous avons besoin d'un marché plus compétitif dans lequel les entreprises sont engagées dans une course aux prix, et non dans une course à l'optimisation des fardeaux fiscaux astronomiques.
Pendant ce temps, le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz, est désormais connu pour retarder délibérément la progression de la taxe. Un document confidentiel du ministère fédéral allemand des Finances, cité par le journal allemand BILD, dénonce la "diabolisation des grandes entreprises de l'internet". Cela a soulevé les partisans de la taxe, car bien sûr, s'opposer à une idée qu'ils viennent d'avoir il y a un an doit signifier qu'une personne appartient à un grand numérique.
Scholz ne le retarde même pas pour l'éviter parce qu'il n'est pas d'accord avec lui par principe, comme son affiliation au parti social-démocrate le suggérerait probablement, mais plutôt par des considérations pragmatiques. Les constructeurs automobiles allemands pourraient souffrir de tarifs de rétorsion de la part des États-Unis, si le président Trump devait voir la taxe comme une tentative d'augmenter le niveau de protectionnisme européen. Après tout, les dirigeants de l'UE utilisent constamment le fait qu'il n'y a pas de Google, Apple ou Facebook européens, en permanence dans leurs déclarations.
Il est peu probable à ce stade qu'un accord puisse être trouvé avant les élections européennes de mai, et c'est également grâce aux retards du ministre Scholz. L'avenir de l'économie de marché européenne réside indéniablement dans le secteur numérique. L'idée de tenter de taxer massivement les commerces en ligne n'est pas un objectif prometteur, ni pour les États ni pour leurs consommateurs. Il appartient à la poubelle de l'intégration politique créative de l'UE.
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