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Vendredi, la province de l'Ontario a annoncé qu'elle gelait l'augmentation prévue de 4,6 pour cent des taxes sur la bière et qu'elle suspendrait toute augmentation de taxe jusqu'en 2026.

C'est une excellente nouvelle pour les buveurs de bière en Ontario, mais en raison de politiques similaires au niveau fédéral, la taxe d'accise nationale sur tous les alcools devrait augmenter de 4,6 pour cent le 1er avril.

Cette taxe, la taxe indexée, est indexée sur l'inflation et offre chaque année à tous les Canadiens un poisson d'avril malvenu.

Ajoutez à cette hausse des taxes le fait que les taxes représentent à elles seules environ 50 pour cent du prix de la bière, 65 pour cent du prix du vin et 75 pour cent du prix des spiritueux. Il s’agit d’une punition cruelle pour le crime consistant à vouloir profiter d’une boisson alcoolisée et socialiser ou se détendre.

Plutôt que d'augmenter à nouveau les taxes le 1er avril, Ottawa devrait suivre l'exemple du premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, et suspendre l'indexation des taxes. La taxe indexée supprime le débat politique du processus démocratique et élimine complètement les consommateurs du débat.

Et en indexant la fiscalité sur l’inflation, cela punit inconfortablement les consommateurs pour les pressions inflationnistes, et ajoute en fait une pression à la hausse sur l’inflation.

Ironiquement, le fait que la fiscalité augmente automatiquement les prix exerce une pression continue à la hausse sur l’inflation globale, et plus ces périodes inflationnistes persistent, plus il faudra de temps à la Banque du Canada pour commencer à réduire les taux d’intérêt.

Il s’agit d’un cercle vicieux dans lequel une fiscalité indexée sur l’inflation alimente le problème de l’inflation, faisant monter les taux, rendant les prêts hypothécaires plus chers et laissant tout le monde plus pauvre à long terme, à l’exception du gouvernement fédéral.

Et lorsque l'on compare la façon dont l'alcool est taxé aux États-Unis et au Canada, on a l'impression de frotter le sel sur les blessures des consommateurs canadiens.

Pour l’Américain moyen, l’achat d’une caisse de bière entraîne $4,12 de taxes associées. Pour le Canadien moyen, la taxe payée sur cette même caisse de bière est plus de cinq fois supérieure, soit $20.31.

Le taux de taxe fédéral sur la bière au Canada est 2,8 fois plus élevé qu'aux États-Unis, tandis que le taux de taxe provincial moyen est plus de six fois supérieur au taux de taxe moyen des États américains.

Bien sûr, il faut qu’il y ait des taxes sur l’alcool, mais faut-il vraiment que les taxes soient aussi élevées ? Et doivent-ils être obligés d’augmenter chaque année avec une taxe indexée ?

Dans l'annonce de la pause de l'Ontario, Ford a déclaré : « Notre gouvernement cherche constamment des moyens de rendre la vie plus abordable pour les familles ontariennes en remettant plus d'argent dans leurs poches.

Ne serait-il pas bien qu'Ottawa fasse de même?

Et ce qui rend la perspective d’une pause encore plus possible, c’est le fait qu’Ottawa a fait preuve d’ouverture pour accorder une pause aux consommateurs dans le passé. En 2022, le cabinet de la ministre Chrystia Freeland a fait ce qu'il fallait en éliminant la taxe d'accise sur la bière non alcoolisée, et l'année dernière, le gouvernement a plafonné la taxe indexée à 2 %.

S'il n'y a pas envie de suivre entièrement l'exemple de Ford, Ottawa pourrait simplement répéter ce qu'il a fait l'année dernière et plafonner une fois de plus la taxe indexée à 2 pour cent. Alors que l'inflation générale se situe actuellement à 3,4 pour cent, un plafond de 2 pour cent exercerait une pression à la baisse sur l'indice des prix à la consommation, qui est le principal indicateur utilisé par la Banque du Canada pour décider du niveau de son taux d'intérêt directeur.

Il se trouve que 2 % constitue également le taux d'inflation cible de la Banque du Canada, ce qui soulève la question suivante : si ce taux est suffisant pour la Banque du Canada, n'est-il pas suffisant pour tout impôt indexé sur l'inflation ?

L'inflation a semé le chaos dans l'économie canadienne au cours des dernières années, et Ottawa a la possibilité de suspendre ou de plafonner la taxe indexée et de donner aux Canadiens de quoi lever leur verre.

Publié à l'origine ici

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