Conformité, application de la loi, inspections, éducation du public et gestion des programmes – de nombreux facteurs contribuent aux coûts de la légalisation du cannabis au Canada.
Conçu pour compenser les coûts estimés à $546 millions associés à la réglementation et à l'application de la Loi sur le cannabis, Santé Canada a conçu un programme de recouvrement des coûts qui vise à « s'assurer que ceux qui bénéficient du nouveau marché légal paieront les coûts de la réglementation du cannabis, ce qui réduira le coût pour les Canadiens. Mais aura-t-il l'effet escompté ?
Un obstacle pour les producteurs potentiels
Le programme de recouvrement des coûts impose un certain nombre de frais aux producteurs autorisés pour l'examen des demandes ($3 277), l'habilitation de sécurité ($1 654), les permis d'importation/exportation ($610) et des frais réglementaires annuels de 2,31 TP3T ou revenus, ou $23 000 pour les producteurs ayant moins de $1 000 000 de revenus.
Ajoutés aux coûts en capital nécessaires pour produire du cannabis à un niveau commercial, les frais représentent un fardeau gonflé pour les LP qui pourrait ne pas servir les intérêts des consommateurs.
Le programme de recouvrement des coûts pourrait étouffer la concurrence en agissant comme une barrière à l'entrée pour les nouveaux joueurs cherchant à entrer dans l'espace du cannabis. Si tel est le cas, une consolidation du marché est probable et pourrait finalement limiter le choix des consommateurs.
La concurrence, en particulier au début de la légalisation, est importante pour encourager un marché orienté vers la satisfaction des besoins des consommateurs. Plus de concurrence signifie plus de choix et de disponibilité de produits, et un meilleur service et une meilleure qualité.
Renvoyer la balle
Lorsque la structure tarifaire du Programme de recouvrement des coûts a été annoncé par Santé Canada début octobre, l'agence a justifié les frais et leur système de réglementation, car tout est conçu pour détourner les profits des criminels et des réseaux criminels organisés qui vendent du cannabis illégalement.
Les frais, bien que techniquement à la charge de producteurs autorisés, seront finalement répercutés sur les consommateurs qui se retrouvent déjà assujettis à une taxe d'accise 10%, à des taxes provinciales et à des frais de livraison (en particulier dans les régions où la vente au détail en ligne domine en l'absence de magasins de détail physiques).
Les prix élevés ont déjà suscité une certaine irritation chez les consommateurs potentiels. Au Nouveau-Brunswick, l'un des premiers clients dans une Cannabis N.-B. magasin est en fait parti sans faire d'achat, citant que les prix étaient hors de sa fourchette de prix.
Ces coûts gonflés pourraient finalement s'avérer contre-productifs pour le mandat du gouvernement d'éradiquer le marché noir. Pourtant, le programme de recouvrement des coûts de Santé Canada ne profitera pas aux gouvernements provinciaux ou municipaux qui devront assumer eux-mêmes les coûts de la réglementation. Plus inquiétant encore, le programme, dont le prix s'élève à plus d'un demi-milliard de dollars, n'inclut aucun coût d'application de la loi.
Bien qu'il soit compréhensible que le gouvernement veuille récupérer les coûts associés à la réglementation de l'industrie, l'approche du gouvernement fédéral a créé un système gonflé qui pèse davantage sur les consommateurs en raison de prix gonflés, d'une concurrence limitée et, en fin de compte, encourage le marché noir à persister.
Publié à l'origine ici