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Au début d'octobre, le premier ministre de l'Alberta, Jason Kenney, a annoncé que la province deviendrait un chef de file dans le recyclage des plastiques et que la stratégie albertaine sur les plastiques serait un élément essentiel de la création d'emplois à l'avenir. Pour l'observateur occasionnel de la politique, cela ressemble à un développement passionnant. Qui n'aime pas la perspective de mieux gérer les déchets plastiques, tout en créant des emplois ? Cela semble être un gagnant-gagnant.

Malheureusement, juste un jour après l'annonce de Kenney, le gouvernement fédéral a déclaré qu'il désignera le plastique comme une substance toxique de l'annexe 1 en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement (LCPE) et qu'il interdira l'utilisation d'articles en plastique à usage unique comme les couverts en plastique, les pailles, bâtonnets à mélanger, sacs d'épicerie, anneaux de six packs et contenants à emporter. En tant qu'Ontarien, la perspective d'une « aliénation de l'Ouest » ne m'a jamais touché, mais l'annonce immédiate de Trudeau sur les plastiques après celle de l'Alberta m'a fait réfléchir.

Dès le départ, la nouvelle désignation et l'interdiction du gouvernement fédéral semblaient curieuses. Bien sûr, nous savons tous que les produits en plastique ne sont pas toxiques. Qu'il s'agisse de l'EPI que nous portons pour assurer notre sécurité pendant la pandémie ou des conteneurs dans lesquels nos commandes à emporter arrivent, il est clair que les plastiques ne sont pas une toxine comme l'amiante et le plomb, qui sont également répertoriés à l'annexe 1 de la LCPE.
En fait, la décision de réglementer les plastiques via la LCPE apparaît comme une manière paresseuse de réglementer plutôt que de légiférer. Plutôt que d'avoir une discussion sérieuse sur la gestion des déchets, le gouvernement fédéral a opté pour une nouvelle désignation de tout plastique, ce qui signifie que tout produit en plastique pourrait être ajouté à la liste d'interdiction sans débat ni évaluation d'impact.

Au-delà de l'étrange raisonnement pour utiliser la LCPE, la décision de Trudeau semble également être un empiètement sérieux sur l'autorité et l'autonomie provinciales. Peu importe la façon dont on le compte, nos communautés locales, et nos provinces respectives, sont les paliers de gouvernement responsables de la collecte et de la gestion des déchets. Le gouvernement fédéral n'envoie pas quelqu'un pour ramasser votre bac de recyclage chaque semaine. Maintenant, on pourrait faire valoir que les provinces ont fait un si mauvais travail en matière de gestion des déchets que le gouvernement fédéral devait intervenir, mais est-ce vrai?

En ce qui concerne l'Alberta, il est clair que la province prend les déchets plastiques au sérieux. Prenons, par exemple, la question des sacs d'alimentation en céréales en plastique. Ces sacs de céréales représentent la moitié de tous les déchets plastiques générés par les fermes albertaines. À Bagshaw, une usine de recyclage récupère ces vieux sacs, 14 000 par an, et les transforme en granulés de résine. Ces granulés de résine sont ensuite vendus dans le pays et à l'étranger et transformés en produits plastiques entièrement nouveaux. Ce processus augmente considérablement le cycle de vie des sacs de céréales et garantit qu'ils ne finissent pas comme du plastique mal géré.

Mais les sacs de céréales ne sont pas le seul exemple. Le comté de Sturgeon, dans le cadre d'un partenariat avec le NAIT, permettra aux résidents de conduire dans des rues pavées de plastique recyclé au cours de l'année. Le programme prend des articles en plastique à usage unique, comme ceux qui figurent sur la liste d'interdiction de Trudeau, modifie leurs liaisons chimiques et les lie avec du bitume. Le résultat final est de l'asphalte fabriqué avec du plastique recyclé qui ne s'infiltrera pas dans le sol ou les cours d'eau. Donner une seconde vie aux déchets plastiques de cette manière crée des emplois et favorise l'innovation, mais surtout, cela garantit que les plastiques restent dans l'économie plutôt que de se retrouver dans l'environnement.

Plutôt que de permettre aux provinces de gérer et aux innovateurs d'innover, le gouvernement fédéral a choisi la voie paresseuse de l'interdiction pure et simple de certains produits. L'utilisation de la LCPE rend cette interdiction encore plus problématique, car elle crée une réelle incertitude sur ce qui pourrait être ajouté à la liste ensuite. L'Alberta s'est révélée être un chef de file dans le recyclage du plastique et pourrait continuer à l'être si Ottawa le permet.

Publié à l'origine ici.

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