Joly a l'opportunité de faire baisser les prix d'Internet dans son nouveau rôle de ministre de l'Industrie

Le Premier ministre Mark Carney a dévoilé mardi dernier des changements radicaux au sein de son Cabinet : certains ministres clés de l'ère Trudeau ont été retirés, de nombreux nouveaux visages ont été ajoutés et certains vétérans ont pris en charge de nouveaux portefeuilles.

Mélanie Joly, une vétérane, assume désormais de nouvelles fonctions. Après avoir été ministre des Affaires étrangères ces dernières années, elle assumera désormais les fonctions de ministre de l'Industrie.

Joly prend la relève du portefeuille de l'industrie à un moment critique, alors qu'une bataille se prépare entre Bell et Telus sur l'avenir de la concurrence sur Internet au Canada.

François-Philippe Champagne, ministre de l'Industrie de longue date de l'ancien premier ministre Justin Trudeau, a fait obstacle pendant des années à une concurrence accrue dans le secteur des télécommunications.

Mais Joly a maintenant l'occasion de promouvoir une concurrence accrue sur Internet au Canada et de contribuer à réduire les factures d'Internet des Canadiens, à un moment où l'accessibilité est une préoccupation majeure pour les consommateurs. Le CRTC, l'organisme de réglementation des communications du Canada, soutient depuis des années que les consommateurs bénéficieraient d'une concurrence interrégionale accrue. Une telle concurrence encouragerait davantage de grands fournisseurs d'accès Internet régionaux canadiens à pénétrer des marchés dans d'autres régions du pays.

Cela contribuerait à briser les duopoles régionaux des télécommunications au Canada, qui sont en grande partie responsables du fait que les Canadiens paient des factures Internet parmi les plus élevées parmi les pays comparables. Le CRTC a rendu une décision en ce sens il y a quelques années : il a statué que les grandes entreprises Internet canadiennes devaient partager leurs réseaux de fibre optique avec d’autres entreprises, à des prix déterminés par le CRTC. Bien que cette décision ait été prise il y a des années, elle n’a pas été finalisée. Bell s’est opposée à la décision du CRTC, cherchant à maintenir les duopoles régionaux en place. Le CRTC était initialement disposé à ignorer l’opposition de Bell, mais aucune décision finale sur le partage de réseau n’a encore été prise, le gouvernement fédéral devant encore se prononcer sur la question.

Il est fort possible que le retard du gouvernement fédéral soit dû aux activités de lobbying de Bell. Telus, l'un des principaux concurrents de Bell, a intenté une action en justice pour tenter d'obtenir du bureau de Champagne la divulgation de documents susceptibles de révéler les activités de lobbying de Bell.

Joly peut prendre quelques mesures clés dans un court laps de temps pour sortir de l'impasse créée par le bureau de Champagne au cours des dernières années.

Premièrement, Joly devrait divulguer les documents recherchés par Telus dans le cadre de son action en justice. Si des pressions exercées en coulisses sont responsables des retards du gouvernement fédéral et maintiennent les factures d'Internet des Canadiens à des niveaux exorbitants, les Canadiens méritent d'être informés.

Deuxièmement, Joly devrait prendre des mesures pour accroître la concurrence dans l’espace Internet au Canada en prenant une décision finale sur le partage du réseau.

Joly devrait suivre les recommandations du CRTC et veiller à ce que les principaux fournisseurs d'accès Internet partagent leurs réseaux de fibre optique avec d'autres à un prix approprié afin de mettre fin aux duopoles Internet régionaux au Canada. Les coûts de la large bande au Canada sont près du double de ceux de pays comparables comme la France et l'Allemagne. Cela doit changer, et le partage de réseau est la meilleure solution pour y parvenir.

Joly devrait agir rapidement en faveur des consommateurs. Cinquante pour cent des Canadiens affirment être à deux doigts de ne plus pouvoir payer leurs factures. Les consommateurs ont besoin d'aide, et Joly a le pouvoir de les aider.

Joly devrait également agir rapidement, car Bell intensifie sa campagne pour bloquer l'avancement de ce dossier crucial. Il y a quelques jours à peine, Bell a lancé une nouvelle campagne publicitaire visant à convaincre le gouvernement fédéral de s'opposer au partage de réseau.

Et, dans une tentative de faire davantage pression sur le gouvernement, Bell a réduit ses investissements au Canada et ralentit la construction de son réseau de fibre optique.

Le gouvernement ne doit pas céder, malgré l’opposition et les tactiques de Bell.

Les consommateurs canadiens ont besoin d'un accès à Internet plus abordable et le méritent. Joly devrait mettre fin à l'intransigeance de l'ère Trudeau, se prononcer en faveur du partage des réseaux et rendre le haut débit plus abordable pour les Canadiens.

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