Alors que l'UE marche sur la planche du commerce international, le Royaume-Uni est très bien placé pour reconnaître et saisir les opportunités post-Brexit.
Le 6 novembre, le gouvernement italien a demandé à la Commission européenne d'appliquer la « clause de sauvegarde » sur les importations de riz du Cambodge et du Myanmar afin de protéger les riziculteurs italiens. Les mesures protectionnistes contre les pays d'Asie du Sud-Est ne sont pas nouvelles et ont été soutenues avec véhémence par la France, l'Espagne, la Grèce, le Portugal, la Hongrie et la Roumanie.
La "clause de sauvegarde" de l'UE nuit aux consommateurs de l'UE
En vertu de la clause de sauvegarde inscrite dans le traité de Rome, lorsque les importations en provenance d'un pays tiers compromettent la balance commerciale d'un État membre de l'UE, celui-ci peut demander à la Commission européenne de "remédier à la situation" ou d'introduire des barrières commerciales.
De telles interventions ont un seul but : protéger un groupe ou une classe spécifique de la concurrence. Mais en approuvant le protectionnisme pour les producteurs, il sert à nuire aux consommateurs qui sont par ailleurs les principaux bénéficiaires du libre-échange.
L'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE) est le troisième partenaire commercial de l'UE. En 2017, les échanges avec l'ASEAN ont généré plus de 227,3 milliards d'euros de marchandises. Dans le cadre de cet engagement économique, l'Union européenne coopère activement avec le Myanmar et le Cambodge et utilise donc les importations agricoles, en particulier le riz, pour alimenter le marché de l'UE.
Si l'UE choisit d'agir au gré des riziculteurs italiens, elle privera les consommateurs de tout le bloc de la possibilité de profiter d'un approvisionnement important en riz et, par conséquent, de prix avantageux.
Après le Brexit, le Royaume-Uni pourrait commercer librement avec l'Asie du Sud-Est et bien d'autres
À l'heure actuelle, le Royaume-Uni a un déficit commercial avec l'Asie du Sud-Est. En 2016, Les exportations britanniques de biens et de services vers l'Asie du Sud-Est sont estimées à 13,6 milliards de livres sterling et les importations britanniques en provenance de la région à 18,8 milliards de livres sterling.
S'il n'est pas surprenant que Singapour, en tant qu'ancienne colonie britannique, soit en tête de la région, le Cambodge et le Myanmar, les prochains dans la file d'attente pour les barrières commerciales de l'UE, sont également des partenaires commerciaux importants. En 2016, le Royaume-Uni a importé 0,9 milliard de livres sterling de biens et services du Cambodge et 0,2 milliard de livres sterling du Myanmar.
Même si les relations commerciales entre le Royaume-Uni et les pays d'Asie du Sud-Est ne représentent qu'une petite fraction d'un engagement économique crucial avec l'UE, elles constituent un domaine commercial important à explorer et à examiner.
Certains des canaux de coopération potentiels sont les accords de libre-échange bilatéraux et multilatéraux entre le Royaume-Uni et les pays de l'ANASE. De plus, une fois que le Royaume-Uni aura remis le vent en poupe et quitté le marché unique de l'UE et l'union douanière, il pourra également supprimer tous les droits d'importation sur les biens qu'il ne produit pas, dont la plupart existent dans l'agriculture, y compris le riz.
Le Brexit représente donc une opportunité capitale qui a tendance à changer l'histoire du commerce mondial et à éloigner l'aiguille du protectionnisme. En quittant l'UE, le Royaume-Uni protège non seulement ses consommateurs des conséquences néfastes du protectionnisme de l'UE, mais lui permet également de renforcer sa coopération avec les pays d'Asie du Sud-Est et de récupérer son héritage en tant que nation commerçante de premier plan.
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