Selon des experts en politiques alimentaires et des économistes, le prix du poulet pourrait augmenter de 20 à 25 % au Canada au cours des prochaines années. mois. Cela devrait alerter fortement les décideurs politiques à Ottawa, étant donné que les visites aux banques alimentaires sont planant, ce qui contribue à une augmentation de l'insécurité alimentaire.
Depuis 2019, le recours aux banques alimentaires en Ontario, par exemple, a doublé, et plus de deux millions de Canadiens y ont eu recours en mars dernier. Comble de l'ironie, l'une des conclusions les plus alarmantes du dernier rapport sur l'utilisation des banques alimentaires révèle que ce sont davantage de Canadiens qui travaillent qui y ont recours. Environ 20 % des personnes ayant utilisé une banque alimentaire ont déclaré être employées.
Ce qui rend la potentielle flambée des prix du poulet exaspérante, au-delà du coût humain pour les familles qui peinent à joindre les deux bouts, c'est le fait que la gestion de l'offre est censée rendre un tel scénario impossible.
La gestion de l'offre est un cadre de politique agricole pour les produits laitiers, la volaille et les œufs, datant du début des années 1970. Elle repose sur trois mécanismes principaux : les quotas de production, le contrôle des importations et une formule de calcul des coûts de production. Ce système détermine la quantité que chaque agriculteur peut produire grâce aux quotas. L'objectif de cette régulation de l'offre est d'assurer l'adéquation entre l'offre et la demande, sans créer de surplus ni de pénuries, garantissant ainsi la stabilité des prix.
Nous savons que la gestion de l'offre n'a pas permis de stabiliser les prix et qu'elle constitue le principal obstacle à la correction de l'inflation alimentaire rapide. Alors pourquoi ne pas la supprimer ?
Il s'agit bien sûr d'un des principaux griefs commerciaux du président américain Donald Trump à l'encontre du Canada, mais c'est également un sujet de tension majeur dans les relations commerciales avec le Canada. Grande-Bretagne, la UE, Nouvelle-Zélande et nos partenaires commerciaux potentiels en Asie. Si nous voulons réellement conclure de nouveaux accords commerciaux à l'étranger en réponse à M. Trump, nous ne pouvons pas laisser la gestion de l'offre constituer un obstacle permanent.
Bien que tous les Canadiens sachent désormais ce que sont les tarifs douaniers en raison des idées économiques rétrogrades de M. Trump, la plupart ignorent qu'en raison de la gestion de l'offre, le Canada impose des tarifs douaniers élevés sur le poulet, le lait, le fromage, la dinde et les œufs importés.
Dans le cadre du système actuel de gestion de l’offre, un nombre limité de produits provenant des marchés étrangers peuvent être importés à un taux tarifaire inférieur ou nul grâce à un système de contingents tarifaires (CT).
Les seuils varient d'un produit à l'autre et selon l'accord commercial régissant les relations entre le pays exportateur et le Canada, comme l'Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC), l'Accord économique et commercial global (AECG) avec l'UE et l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP).
Quel que soit l’accord commercial en question, les limites des contingents tarifaires sont faibles et garantissent que le marché canadien de ces produits est presque exclusivement canadien. Les droits de douane sur les produits laitiers peuvent atteindre 241 %. Ceux sur le poulet importé au-delà du contingent tarifaire peuvent atteindre 289 %, et ceux sur la dinde sont d’environ 165 %. Pour les importations d’œufs et de produits à base d’œufs au-delà du contingent tarifaire, les droits de douane varient entre 150 % et 164 %.
Si les réflexions de M. Trump sur des droits de douane de 10 %, 25 % et même 50 % sont irritantes, alors nos droits de douane imposés par la gestion de l'offre devraient être exaspérants.
La gestion de l'offre, avec le poulet comme exemple, n'a pas permis d'adapter précisément l'offre à la demande, et les Canadiens risquent de subir une inflation alimentaire rapide sur un aliment de base d'ici quelques mois seulement.
Et ce qui aggrave encore la situation, c'est que, du fait des droits de douane intégrés à la gestion de l'offre, nous ne pouvons pas importer de poulet à un coût raisonnable pour contribuer à augmenter l'offre et à faire baisser les prix.
Et ce n'est pas comme si le poulet manquait à l'échelle mondiale. La Pologne, les Pays-Bas, les États-Unis, l'Allemagne et la Belgique en sont des exemples. exporté Plus de 1 050 milliards de dollars de poulet frais ont été exportés dans le monde en 2024. Ces exportateurs vendraient volontiers aux consommateurs canadiens si leurs produits n'étaient pas rendus jusqu'à 289 % plus chers par les droits de douane.
En supprimant la gestion de l'offre, nous pourrions ouvrir les épiceries canadiennes aux produits étrangers, offrant ainsi aux consommateurs un plus grand choix et des prix plus bas, tout en facilitant la conclusion d'accords commerciaux à l'étranger dans le cadre de notre réexamen de nos relations avec les États-Unis.
Le moment est venu de reconsidérer sérieusement cette politique rétrograde, pour le bien de tous les Canadiens.
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