Transformer les « coudes levés » en résultats politiques réels sera le défi de Carney 

La campagne électorale canadienne de 2025 étant maintenant terminée, les Canadiens peuvent pousser un soupir de soulagement car nous n'avons plus besoin d'entendre Mike Myers et le premier ministre Mark Carney nous rappeler quotidiennement à la télévision de garder les coudes levés face au président américain Donald Trump.

Carney a largement surfé sur une vague de sentiment anti-Trump pour remporter un quatrième mandat libéral consécutif au gouvernement.

Mais que veut dire exactement Carney par « coudes levés » ? Est-ce autre chose qu'un slogan creux ?

Les Canadiens le découvriront bientôt.

Si Carney veut que le Canada se mesure aux États-Unis, il devrait joindre le geste à la parole et adopter des politiques qui rendent l’économie canadienne moins dépendante des Américains.

Cela ne signifie pas plus d'État, mais plutôt moins d'État.

Prenons par exemple le commerce intérieur.

Avant de convoquer des élections anticipées, Carney a rencontré les premiers ministres du Canada et a affirmé qu'ils avaient tous convenu de supprimer les barrières commerciales intérieures du Canada d'ici la fête du Canada.

Si c’est vrai, c’est une excellente nouvelle.

Mais Carney doit désormais faire preuve de leadership pour y parvenir.

Les provinces canadiennes ont actuellement des barrières non tarifaires qui bloquent tout type de commerce intérieur au Canada. Le régime commercial intérieur du Canada n'est ni libre ni équitable.

Ces obstacles coûtent à l’économie canadienne 1420 milliards de livres sterling par an.

Jusqu’à présent, trois provinces — l’Ontario, la Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard — se sont jointes au mouvement et ont présenté des lois pour faire du libre-échange une réalité au Canada.

Le premier geste de Carney au cours de son nouveau mandat devrait être de convaincre les autres gouvernements provinciaux du Canada de se joindre à lui.

Un commerce intérieur plus libre signifie davantage d’emplois, de croissance économique et de diversification économique en dehors des États-Unis.

Si Carney veut que le Canada prenne le dessus, il doit faire baisser les barrières commerciales intérieures du pays.

Ensuite, il y a le pétrole et le gaz naturel.

Au cours des dix dernières années, le gouvernement Trudeau a mis fin à des projets pétroliers et gaziers d’une valeur de 14 milliards de livres sterling (1,4 milliard de dollars), soit directement, soit en retardant des projets dans des processus d’autorisation qui durent des années.

Rien dans le passé de Carney ne laisse présager qu'il soit un ami du secteur pétrolier et gazier. En fait, il s'est parfois montré un opposant déclaré, réclamant que 80% des ressources pétrolières et gazières canadiennes restent dans le sol.

À l'heure actuelle, le secteur énergétique canadien dépend des États-Unis, car nous ne disposons pas de suffisamment de pipelines pour acheminer le pétrole et le gaz naturel canadiens vers les marchés. Or, les pipelines dont nous disposons traversent les États-Unis.

Si Carney veut vraiment que les Canadiens se battent contre les Américains, il doit donner le feu vert à des projets de pipelines ici au Canada afin que nous puissions répondre à la demande croissante en Europe, en Asie et dans d’autres parties du monde.

Une fois de plus, la recette est simple : moins de bureaucratie, un commerce plus libre et moins de dépendance envers nos voisins du Sud.

Enfin, il y a le commerce international.

Carney a bien parlé de la nécessité de diversifier les échanges commerciaux du Canada en s'éloignant des États-Unis et en augmentant les échanges avec d'autres pays, y compris avec de vieux alliés comme le Royaume-Uni.

Si Carney est sérieux à ce sujet, des négociateurs commerciaux devraient être envoyés demain dans des pays comme le Royaume-Uni et le Japon pour commencer à négocier de nouveaux accords commerciaux.

Lorsque les conservateurs de Stephen Harper étaient au pouvoir, ils ont négocié des accords de libre-échange avec de nombreux pays et ont considérablement élargi l'accès du Canada aux marchés mondiaux. Mais sous les libéraux de Justin Trudeau, la négociation de nouveaux accords commerciaux internationaux a été reléguée au second plan.

Le Canada ne peut plus se permettre de laxisme dans ses échanges commerciaux internationaux. Avec 771 TP3T de ses exportations destinées aux États-Unis et la menace de tarifs américains bien réelle, nous devons prioriser nos échanges avec les autres pays.

Mais Carney ne peut pas se contenter d'en parler. Il doit agir. Cela implique de négocier des accords de libre-échange complets avec de nouveaux partenaires afin que les exportateurs canadiens puissent accéder plus facilement à de nouveaux marchés grâce à la réduction des barrières commerciales et que les consommateurs canadiens puissent accéder à davantage de produits à un meilleur prix.

« Levez les coudes » s'est avéré un excellent slogan pour Carney durant sa campagne. S'il veut vraiment que le Canada se mette à la hauteur des Américains, Carney doit abattre les barrières commerciales, donner le feu vert à des projets énergétiques et négocier de nouveaux accords pour permettre aux entreprises canadiennes d'accéder à de nouveaux marchés.

Publié à l'origine ici

Partager

Suivre:

Autres succès médiatiques

Abonnez-vous à notre newsletter