Le mandat d'Ottawa sur les véhicules électriques doit être totalement abandonné.

Dès le premier jour, le mandat d'Ottawa sur les véhicules électriques était une mauvaise politique.

Son objectif principal – éliminer progressivement toutes les ventes de voitures neuves à essence d'ici 2035 – a toujours été irréaliste et menaçait le choix des consommateurs. La semaine dernière, le premier ministre Mark Carney a annoncé la suspension de l'application du mandat d'Ottawa sur les véhicules électriques. Ce mandat devait entrer en vigueur progressivement dès janvier 2026, avec un objectif de 20 % de véhicules électriques parmi les ventes de véhicules neufs. Pour l'instant, M. Carney suspend l'échéance de 2026 et a annoncé un examen de l'ensemble de la politique pendant 60 jours. Toutefois, à ce jour, l'exigence d'Ottawa selon laquelle 60 % des ventes de véhicules neufs doivent être électriques d'ici 2030 et 100 % d'ici 2035 demeure pleinement en vigueur.

L’examen de 60 jours mené par le gouvernement Carney sur l’ensemble du mandat d’Ottawa en matière de véhicules électriques ne peut avoir qu’une seule issue qui profite réellement aux consommateurs et ne menace pas l’avenir même de l’existence de l’industrie automobile au Canada : l’abandon pur et simple de ce mandat.

Si le gouvernement Carney se contente de retarder la mise en œuvre de son obligation d'achat de véhicules électriques, le résultat sera le même. À ce jour, seulement 7,9 % des consommateurs achètent des véhicules électriques, contre 11,7 % il y a deux ans.

Malgré tous les efforts des gouvernements pour promouvoir les véhicules électriques et offrir d'importantes subventions aux consommateurs, la plupart des gens ne sont tout simplement pas intéressés. En réalité, ils le sont même moins qu'avant.

Cela ne changera pas dans les deux prochaines années. Et l'opinion publique ne changera certainement pas suffisamment au cours des quatre prochaines années pour atteindre l'objectif de 60 % de véhicules électriques dans les ventes de véhicules neufs d'ici 2030.

Chaque fois qu'Ottawa cherchera à mettre en œuvre cette politique, si elle n'est pas complètement abandonnée, les prix des véhicules monteront en flèche, les emplois dans le secteur automobile disparaîtront et les consommateurs auront moins de choix.

L’examen de 60 jours mené par le gouvernement Carney ne devrait pas se limiter à rebaptiser cette initiative, à la retarder ou à offrir des subventions toujours plus importantes aux consommateurs. Il devrait viser l’abandon pur et simple de cette politique héritée de l’ère Trudeau.

Comme l'obligation d'acquérir un véhicule électrique ne devait s'appliquer qu'aux véhicules neufs, n'importe quel vendeur automobile aurait pu facilement prédire exactement comment les consommateurs allaient réagir.

Davantage de personnes se tourneraient vers l'achat de véhicules d'occasion. D'autres conserveraient simplement leur voiture plus longtemps. Dans les deux cas, cela aurait porté un coup dur à l'industrie automobile, qui a besoin de vendre des voitures neuves aux consommateurs pour réaliser des bénéfices et continuer à produire de nouveaux modèles.

Il est également important de dissiper un autre mythe : le mandat relatif aux véhicules électriques n’a jamais eu pour objectif l’environnement. Si tel avait été le cas, il aurait pris en compte les voitures hybrides et l’intérêt pour les automobilistes de conserver plus longtemps leurs véhicules à essence performants. Or, le mandat actuel, rigide, ne tient compte d’aucun de ces aspects. Le gouvernement admet plutôt que ce mandat s’inscrit dans « un plan global du gouvernement du Canada visant à développer une infrastructure robuste pour la chaîne d’approvisionnement des véhicules électriques ».

Autrement dit, il s'agissait de tenter de mettre en place une filière de production de véhicules électriques au Canada, une initiative qui a manifestement échoué. Les entreprises ayant bénéficié d'importantes subventions fédérales, comme Ford et General Motors, ont les unes après les autres annoncé des retards ou l'annulation de leurs projets de fabrication de véhicules électriques au Canada.

Northvolt, qui devait produire des batteries pour véhicules électriques au Québec avec l'aide des contribuables, a fait faillite.

C’est le résultat inévitable lorsque les gouvernements interviennent sur le marché, investissent massivement l’argent des contribuables et cherchent à restreindre arbitrairement le choix du consommateur pour soutenir une industrie.

Le gouvernement Carney doit rompre radicalement avec la politique menée sous Trudeau. Il est temps de laisser les consommateurs décider.

Les Canadiens qui souhaitent acheter des véhicules électriques devraient pouvoir le faire. Ceux qui préfèrent les voitures hybrides ou les voitures à essence traditionnelles devraient également pouvoir le faire.

Les résultats devraient être dictés par le marché et la demande des consommateurs, et non par le gouvernement.

Il est temps pour Carney d'abandonner une autre politique ratée héritée de l'ère Trudeau.

Publié à l'origine ici

Partager

Suivre:

Autres succès médiatiques

Abonnez-vous à notre newsletter