Les consommateurs sont gagnants avec la disparition de la taxe sur les services numériques

Le projet d'Ottawa de taxe sur les services numériques (TSN) a été abandonné. Et ce sont les consommateurs qui devraient célébrer cette victoire.

Le gouvernement Carney n'a pas abandonné le rêve des libéraux d'imposer facilement une nouvelle taxe massive aux Canadiens. Il a fallu prendre le risque d'une escalade de la guerre commerciale avec les États-Unis pour que le gouvernement fédéral voie enfin le jour.

« L'abrogation de la taxe sur les services numériques permettra aux négociations sur une nouvelle relation économique et sécuritaire avec les États-Unis de faire des progrès essentiels », a déclaré le ministre des Finances François-Philippe Champagne dans un communiqué le 29 juin.

Alors que certains tentent de présenter cette décision comme une façon pour Ottawa de plier le genou devant le président américain Donald Trump, il convient de rappeler que l'administration Biden était tout aussi opposée à l'heure d'été que l'administration Trump et qu'il y avait toujours le risque d'un conflit commercial avec les États-Unis en conséquence.

Le gouvernement Trudeau a d'abord fait adopter la TSN par le Parlement l'année dernière, mais la taxe elle-même ne devait pas être imposée avant le 1er juillet 2025.

Le moment choisi par l'administration Trump pour exiger que le Canada abandonne cette taxe n'était ni arbitraire ni accidentel. Cette taxe devait être imposée aux entreprises américaines, qui la répercuteraient ensuite sûrement sur les consommateurs canadiens, en pleines négociations commerciales. Il aurait été insensé pour les États-Unis de ne pas imposer cette exigence au gouvernement canadien.

La DST a été conçue pour cibler les grandes entreprises étrangères exploitant des plateformes de médias sociaux et des marchés en ligne tirant des revenus de la publicité en ligne, telles qu'Airbnb, Amazon, Facebook et Google.

Mais, comme chacun le sait, les entreprises ne se contentent pas d'accepter les nouvelles taxes sans réagir. Elles en répercutent les coûts sur les consommateurs. Certes, ces grandes entreprises américaines auraient techniquement payé la TSN. En contrepartie, elles auraient augmenté les prix pour les consommateurs canadiens afin de couvrir ce coût.

Lorsque la DST était à l’étape de la proposition il y a quelques années, le directeur parlementaire du budget estimait qu’elle rapporterait 147,2 milliards de livres sterling de recettes fiscales fédérales sur une période de cinq ans.

D'où allait venir cet argent ?

Même le DPB a reconnu que les entreprises ne paieraient pas simplement la facture.

« Les entreprises des secteurs ciblés ajusteront leurs services et leurs prix en réponse à la nouvelle loi », écrit le DPB dans son rapport. Autrement dit, alors qu'un nombre record de Canadiens se tournent vers les banques alimentaires et que 50% d'entre eux affirment être à $200 de ne plus pouvoir payer leurs factures, le gouvernement libéral voulait imposer une hausse d'impôt annuelle de $1,4 milliard aux consommateurs canadiens.

Il convient de rappeler les propos tenus par la représentante commerciale de l'administration Biden lorsque le gouvernement Trudeau a adopté la loi sur la taxe numérique. L'ancienne représentante commerciale américaine au commerce (USTR), Katherine Tai, a déclaré que les États-Unis utiliseraient « tous les outils disponibles » et « feraient le nécessaire » pour réagir.

Ce n'était pas l'administration Trump, c'était l'administration Biden.

Il y a un an, l'Association de l'industrie informatique et des communications, qui représente des entreprises technologiques comme Amazon, Apple et Uber, a exhorté l'administration Biden à riposter à la TSN. « Avec la loi canadienne sur la TSN, le moment est venu d'annoncer des mesures de rétorsion », a déclaré le vice-président de l'association, Jonathan McHale.

Les libéraux avaient été avertis depuis des années, tant par les administrations Biden que par celles de Trump, que l'entrée en vigueur de la taxe numérique entraînerait des représailles. L'industrie avait également réclamé ces représailles sous les deux administrations.

En annonçant que le gouvernement abrogerait la TSN, le premier ministre Mark Carney a posé un geste qui a permis la reprise immédiate des négociations commerciales entre le Canada et les États-Unis.

Et il faut espérer que cette mesure de dernière minute permettra aux consommateurs canadiens d'éviter les hausses de prix qui auraient été imposées si la taxe avait été autorisée à entrer en vigueur.

La TSN a toujours été une mauvaise politique. Quelle que soit la raison de son abolition, les consommateurs canadiens devraient s'en réjouir.

Publié à l'origine ici

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