Alors que le Canada achète 80 pour cent Bien que les Canadiens aient besoin de leur plasma sanguin provenant de donneurs rémunérés aux États-Unis, les politiciens et les militants hésitent encore à payer les Canadiens pour leur plasma sanguin, ce liquide jaune qui contient les globules rouges et blancs.
L'année dernière annonce Le fait que la Société canadienne du sang ait passé un contrat avec Grifols, une société pharmaceutique espagnole, pour collecter du plasma rémunéré à Cambridge, Whitby et Hamilton a suscité une réaction négative de la part des politiciens et des militants anti-plasma rémunéré, invoquant des inquiétudes concernant une éventuelle exploitation, une perte d'altruisme et des inquiétudes concernant la sécurité.
Bien qu’il soit toujours illégal de rémunérer les donneurs de plasma sanguin en Ontario, la Société canadienne du sang est exemptée de cette loi, tout comme l’entreprise qu’elle a engagée pour effectuer ce travail. Malheureusement, la réticence à rémunérer les Canadiens pour leur plasma continuera non seulement de faire en sorte que le Canada continue de dépendre des États-Unis pour payer le plasma de ses donneurs rémunérés, mais continuera également de priver les patients de l’accès à ces thérapies à base de plasma qui peuvent sauver des vies.
Hamilton ne finira peut-être pas par obtenir un centre de plasma payant après tout, car il a récemment s'est déclarée « zone sans plasma payant » après une motion présentée par Andrea Horwath, maire de Hamilton Le projet de loi a été adopté par le conseil municipal. Cette mesure aura des répercussions sur les Canadiens qui dépendent des produits plasmatiques pour traiter les patients brûlés et traumatisés, ceux qui ont besoin de traitements pour des maladies auto-immunes et ceux qui cherchent à se faire soigner pour l'hémophilie, ainsi que pour d'autres troubles de la coagulation. Selon une analyse de 2022, il existe un risque pour la vie sans traitement aux immunoglobulines et il n'existe pas de traitement alternatif. On prévoit qu'il y aura une augmentation de 5 à 7 % du nombre de Canadiens ayant besoin de thérapies à base de plasma chaque année.
La voie volontaire ne suffit tout simplement pas à répondre à cette demande croissante, puisque la même analyse montre que le Canada n’a qu’une capacité de production de plasma de 15 pour cent, alors que plus de 80 pour cent de son plasma provient de donneurs rémunérés aux États-Unis.
Les arguments avancés par le maire Horwath et les militants anti-plasma rémunéré se concentrent souvent sur la moralité de permettre aux gens de marchandiser leur corps. Mais, curieusement, ils n'ont pas d'objection à ce que le Canada dépende des États-Unis pour le plasma, où les donneurs sont rémunérés.
Selon un mémoire présenté au Sénat canadien par 16 éthiciens et économistes professionnels, « au Canada, les donneurs sont payés entre 1 400 et 1 400 dollars canadiens par don, qui dure environ 1 h 30. Ce montant n’est ni extrêmement bas (il est bien supérieur au salaire minimum), ni assez élevé pour altérer le jugement d’un donneur potentiel sur ce qui est le mieux pour lui. »
Même si une personne à faible revenu a décidé de se faire payer pour son plasma, le gouvernement ne devrait pas avoir pour rôle de lui dicter de manière paternaliste ce qui est le mieux pour elle. Comme le dit l’un des signataires de la proposition au Sénat, Peter Jaworski, l’objectif moral de la collecte de plasma est de recueillir suffisamment de plasma pour répondre aux besoins des patients, et non aux intentions des donneurs.
Bien entendu, un argument en faveur du don de plasma rémunéré ne doit pas être considéré comme un argument contre les dons de plasma altruistes. En fait, les dons volontaires devraient continuer d'être encouragés, et même le gouvernement du Canada a déclaré « qu'il n'existe aucune preuve que le fait de rémunérer les donneurs de plasma compromet la sécurité ou affaiblisse le système de don de sang bénévole d'un pays ». Les États-Unis comptent plus de 400 sites de don de plasma rémunéré et le nombre de dons volontaires demeure l'un des plus élevés au monde. L'Allemagne et l'Autriche, qui ont également des dons de plasma rémunérés, ont un nombre de dons volontaires de plasma bien plus élevé que celui du Canada.
Un autre argument est que le plasma rémunéré n'est pas aussi sûr que le plasma donné. En raison des changements dans la façon dont nous collectons le sang et le plasma, il n'y a pas eu Depuis le scandale du sang contaminé dans les années 1980, le Canada n'a plus aucun problème de sécurité. Nous savons que cette affirmation est fausse, car nous importons 80 % des traitements au plasma dont nous avons besoin des États-Unis, où les donneurs sont rémunérés. Les entreprises qui collectent du plasma doivent être approuvées et autorisées par Santé Canada. Tous les donneurs de plasma sont interrogés en profondeur avant de faire un don et leur plasma est également soumis à des tests de dépistage de maladies infectieuses comme le VIH et l'hépatite. Le plasma d'un premier donneur n'est jamais utilisé avant qu'un deuxième don soit fait pour s'assurer qu'il n'était pas aux premiers stades de l'infection, et tous les dons sont traçables jusqu'aux donneurs ayant une adresse fixe.
Au cours du processus de fabrication, le plasma passe par un processus appelé fractionnement qui élimine une gamme de virus à l’aide de traitements thermiques, de filtration, de nettoyants chimiques, de pasteurisation et de traitements acides, un processus qui permet de détecter et d’éliminer le virus du Nil occidental des dons.
L'Alberta, la Saskatchewan et le Nouveau-Brunswick disposent déjà de centres de don de plasma rémunérés. Les centres de l'Ontario devraient être accueillis favorablement étant donné les avantages évidents qu'ils offrent aux patients, en particulier lorsqu'il s'agit d'une option qui peut aller de pair avec les dons volontaires.
Une majorité de Canadiens Selon un sondage de 2019, les Canadiens estiment que payer pour du plasma est moralement approprié. Des éthiciens, des scientifiques et des responsables ont rapporté des preuves accablantes montrant que le don de plasma rémunéré n’a que peu ou pas d’effet sur l’exploitation, l’altruisme ou la sécurité. Alors pourquoi les politiciens et les militants tardent-ils à agir ? Plus les politiciens et les militants anti-plasma rémunéré ralentissent le processus, plus il faudra de temps pour que les personnes ayant besoin de thérapies à base de plasma au Canada pour se rétablir. Où est l’altruisme dans tout cela ?
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