Dans un monde moderne où les gens communiquent par e-mail, SMS et appels téléphoniques, les monopoles postaux gérés par l'État deviennent de plus en plus obsolètes. Parallèlement, les services de messagerie peuvent livrer les colis aux consommateurs rapidement et à un rythme prévisible.
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Alors, pourquoi le Canada a-t-il besoin d'un service postal public ? La réponse est simple : non.
Postes Canada revient dans l'actualité en raison de la menace d'une nouvelle grève des postes. Nombre de Canadiens se souviennent très bien de la grève des postes de novembre dernier, une grève planifiée par le syndicat pour infliger un maximum de dommages aux consommateurs et aux petites entreprises à l'approche des fêtes de fin d'année.
Le gouvernement a finalement mis fin à la grève en ordonnant aux travailleurs de reprendre le travail, en attendant l'issue des négociations, dont la date de fin est fixée au 22 mai. Mais plus d'une semaine plus tard, aucune entente n'a encore été conclue entre le syndicat et Postes Canada. La menace d'une nouvelle grève est donc grande.
En raison de tous ces conflits de travail, de nombreux Canadiens se demandent pourquoi un service postal géré par l'État est nécessaire. C'est d'autant plus vrai en raison des pertes qui s'accumulent : Postes Canada n'a pas réalisé de bénéfices depuis 2017. En fait, au cours des cinq dernières années seulement, Postes Canada a affiché des pertes annuelles comprises entre 490 et 841 millions de livres sterling. Traditionnellement, Postes Canada couvrait ses pertes grâce à ses réserves. Mais en janvier dernier, le gouvernement fédéral a dû lui accorder un plan de sauvetage de 41 milliards de livres sterling. Et avec la baisse de la fréquentation et les menaces de grève, ce ne pouvait être qu'un début.
Même le PDG de Postes Canada, Doug Ettinger, semble reconnaître le problème. En 2006, Postes Canada livrait en moyenne sept lettres par semaine à une adresse donnée. L'an dernier, ce nombre était tombé à seulement deux.
« Notre structure actuelle a été construite pour une époque révolue du courrier postal — le statu quo… n’est pas une option », a déclaré Ettinger dans un communiqué de presse.
Les dirigeants de Postes Canada souhaitent évidemment une réforme. Postes Canada a proposé de réduire le service pour éviter la faillite, ce qui a provoqué l'ire du syndicat.
Mais ce que les consommateurs et les contribuables canadiens devraient vouloir voir, ce n’est pas seulement une réforme, mais une refonte complète du système.
En fin de compte, il est temps de retirer l'État du secteur postal. Il est temps de privatiser enfin Postes Canada.
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C'est le monopole de Postes Canada lui-même qui est au cœur du problème. Comme l'a dit avec éloquence Vincent Geloso, de l'Institut économique de Montréal, dans le magazine Maclean's : « Si les contribuables peuvent renflouer Postes Canada, pourquoi contrôlerait-elle les coûts ? Si vous avez un monopole, pourquoi ne pas répercuter les coûts sur les consommateurs sous forme de prix plus élevés ? Après tout, ils ne peuvent pas aller ailleurs. » Des pays comme l'Allemagne, la Suède, la Belgique, les Pays-Bas et l'Autriche ont tous privatisé leurs services postaux, souvent avec beaucoup de succès. En Allemagne, Deutsche Post, désormais privée, continue d'offrir des services parmi les meilleurs au monde et réalise ainsi de solides profits. Selon l'Union postale universelle, Deutsche Post obtient de bien meilleurs résultats en matière de service que Postes Canada.
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Et dans les pays européens qui ont privatisé leurs services de distribution postale, les prix des timbres ont en réalité chuté de 11 à 17 pour cent au cours de la première décennie de privatisation, après prise en compte de l’inflation.
La privatisation protège également les contribuables de la faillite, vers laquelle Postes Canada se dirige sans apporter de changement fondamental.
Pour convaincre les employés de Postes Canada d’adhérer à la privatisation, Geloso suggère de leur donner des actions dans une entreprise nouvellement privatisée, afin qu’ils aient un intérêt dans son succès et soient prêts à voir des réformes fondamentales se produire.
Après cela, le marché pourrait être libéralisé, les concurrents étant autorisés à entrer sur le marché pendant une certaine période.
Après cette période de transition, le reste des actions de Postes Canada pourrait alors être vendu au prix du marché.
Avec Postes Canada privatisée et davantage d'options de livraison, les consommateurs et les petites entreprises canadiennes ne seraient plus jamais confrontés à la possibilité d'être pris en otage par une grève syndicale. Sans monopole, une grève à Postes Canada privatisée aurait un impact beaucoup plus limité.
Il est temps de mettre fin à ce cauchemar pour les consommateurs et les contribuables. Le Canada devrait suivre l'exemple de l'Europe : privatiser Postes Canada, ouvrir le marché et améliorer la distribution du courrier au Canada.
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