L'aéroport Pearson de Toronto continue de sous-performer

Retards. Vols annulés. Service médiocre. Les voyageurs qui passent beaucoup de temps à l'aéroport Pearson de Toronto sont habitués à ces trois problèmes.   

Si vous vous êtes déjà demandé si l'aéroport Pearson est l'un des pires aéroports parmi les plus grands du monde, le Consumer Choice Center a une nouvelle étude cela devrait vous mettre en appétit.   

Cela raconte une histoire que beaucoup d'entre nous auraient facilement devinée par expérience personnelle. Parmi les aéroports à fort trafic de passagers, l'aéroport Pearson se classe parmi les derniers en termes de performance globale.  

L'étude examine de nombreux facteurs pour classer les performances des aéroports, notamment la proximité du centre-ville, la disponibilité des services de covoiturage, la diversité des compagnies aériennes, la facilité des correspondances, les retards moyens et le nombre total de boutiques et de restaurants. Des points bonus ont été attribués pour les temps d'attente courts aux contrôles de sécurité et pour les aéroports qui n'appliquent pas de couvre-feu nocturne ni de quotas de vols.

Sur pratiquement tous les indicateurs, Pearson a obtenu de mauvais résultats. L'aéroport est éloigné du centre-ville. Il est réputé pour ses retards. Les vols de nuit sont soumis à de sévères restrictions. Les contrôles de sécurité sont interminables. Et même si des services de covoiturage sont disponibles, leur accès est long.   

Le nom d'aéroport Pearson de Toronto pourrait bien être inapproprié. L'aéroport est situé à Mississauga, une ville dotée de son propre maire, de son administration municipale et de ses propres infrastructures de transport. Il faut environ 40 minutes en voiture depuis le centre-ville de Toronto pour se rendre à Pearson, et ce, par beau temps. Les meilleurs aéroports du classement sont proches du centre-ville, ce qui les rend facilement accessibles et pratiques pour les passagers.   

Où Pearson fait-il vraiment des erreurs ? Le programme de restriction des vols de nuit de l'aéroport Pearson de Toronto limite le nombre de vols entre 0 h 30 et 6 h 29. Le programme pré-réserve environ 801 vols pendant cette période. Ainsi, si un vol est retardé et que des problèmes surviennent après 0 h 30, il risque d'être retardé jusqu'à 6 h 30 ou plus avant de pouvoir décoller. Avec les conditions météorologiques au Canada, les retards sont inévitables. Les restrictions de voyage nocturnes de Pearson aggravent souvent les situations difficiles.  

Vient ensuite la question de la concurrence entre les compagnies aériennes. Air Canada domine le marché des vols au départ de Pearson, avec pas moins de 521 vols TP3T opérés par cette seule compagnie. De ce fait, les tarifs des billets au départ de Pearson sont particulièrement élevés, l'absence de concurrence réelle permettant à Air Canada de majorer les prix sur bon nombre de ses lignes.   

Pearson ne compte que 52 compagnies aériennes, un chiffre assez faible pour des aéroports de classe mondiale. Par exemple, l'aéroport allemand de Düsseldorf compte 20 compagnies aériennes de plus que Pearson, alors qu'il représente moins de la moitié du trafic aérien. C'est une véritable mise en cause de la concurrence.  

Quels aéroports sont les mieux classés ? L'aéroport Haneda de Tokyo arrive en tête, suivi de l'aéroport Suvarnabhumi de Thaïlande. L'aéroport Haneda obtient le meilleur classement des grands aéroports de l'étude avec 170 points, soit 33,5 points de plus que Pearson.   

Comment Pearson peut-elle s'améliorer ? La suppression, ou du moins la modification, des restrictions de vol de nuit pourrait contribuer à réduire considérablement les retards. Une concurrence accrue entre les compagnies aériennes, avec la diminution de la part de marché d'Air Canada, pourrait également améliorer la performance de Pearson dans les années à venir.   

Lorsqu'il s'agit d'améliorer la concurrence aérienne, une grande partie du problème se pose au niveau national. Le Canada dispose de lois qui empêchent les compagnies aériennes étrangères d'effectuer des vols intérieurs. Une compagnie aérienne américaine, par exemple, peut assurer des vols de Tampa à Pearson, mais pas de Pearson à Calgary. Ces lois archaïques protègent la domination d'Air Canada et entraînent des prix plus élevés pour les consommateurs.   

Pearson se considère comme un aéroport de classe mondiale. Mais pour que Pearson atteigne véritablement ce statut, ses dirigeants et les décideurs canadiens doivent améliorer leurs performances. Si Pearson perdra toujours des points en raison de facteurs comme son manque de proximité avec le centre-ville, des mesures concrètes peuvent être prises pour l'améliorer, notamment la modification des restrictions de nuit, l'autorisation des vols intérieurs par les compagnies aériennes étrangères, l'augmentation de la capacité afin d'améliorer l'expérience client aux contrôles de sécurité, et bien plus encore.    

Publié à l'origine ici

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