Carney a gagné – il doit désormais donner la priorité aux consommateurs

Les élections fédérales canadiennes sont maintenant terminées, mais les leçons à tirer du vote des Canadiens ne font que commencer. Bien que les libéraux de Mark Carney soient de retour au pouvoir, ils ne devraient pas ignorer certaines préoccupations très sérieuses exprimées par les Canadiens durant cette campagne électorale, notamment en ce qui concerne le coût de la vie et l'accessibilité à la vie. […] 

En regardant le dernier Sondage Abacus Avant le résultat des élections, les données montrent clairement que 45 % des Canadiens ont classé « réduire le coût de la vie » comme leur principal enjeu avant les élections. Viennent ensuite « faire face à Donald Trump et à l'impact de ses décisions », avec 30 %. Mais la situation est quelque peu différente si l'on examine la répartition par âge des préoccupations des électeurs. 

À un niveau plus microéconomique, vous constaterez que la principale préoccupation des électeurs de 60 ans et plus était de gérer le président américain Donald Trump. Le deuxième enjeu majeur pour les électeurs de 60 ans et plus est la réduction du coût de la vie. La meilleure façon pour Carney de s'attaquer à ces deux préoccupations à court terme est de tenir sa promesse d'éliminer les barrières commerciales interprovinciales. Cela renforcerait l'économie canadienne, ferait baisser les prix et améliorerait notre capacité à diversifier l'économie canadienne pour la libérer de sa dépendance envers les Américains. 

Contrairement au vote des « baby-boomers », la génération Z (18-29 ans) s'est distinguée en ne plaçant la question Trump qu'en troisième position de ses préoccupations. La crise du coût de la vie la devance (38 %), suivie de la crise du logement (35 %). Ce n'est pas surprenant, car la crise de l'accessibilité financière frappe durement les jeunes et leurs perspectives d'accéder un jour à la propriété continuent de s'amenuiser. Dans un sondage Léger de 2024, 45 % des répondants de la génération Z déclaraient vivre au jour le jour, et 71 % estimaient que les générations précédentes avaient de meilleures chances de réussite financière. 

De plus, 73 % des répondants de la génération Z ont déclaré louer un logement faute de pouvoir acheter une propriété, et 64 % d'entre eux ont déclaré vivre chez leurs parents faute de pouvoir payer leur loyer. Il n'est pas étonnant que le logement soit leur deuxième priorité, alors qu'ils peinent à accepter un avenir où ils ne pourront pas acheter de maison. Si Carney veut tisser des liens avec cet important bloc électoral, il doit prendre plus au sérieux les enjeux que le Consumer Choice Center défend depuis des années, notamment en renonçant à son projet d'impliquer davantage le gouvernement dans la construction de logements, et en réduisant plutôt les formalités administratives et la bureaucratie nécessaires pour permettre aux promoteurs de construire. Le gouvernement n'a jamais été très doué pour dicter comment, quand et où construire des logements. Pourquoi la génération Z, ou n'importe quel Canadien, devrait-il lui faire confiance pour faire ce qu'il faut cette fois-ci ? Face à une crise de cette ampleur, Carney doit se tourner vers des solutions qui permettront réellement de résoudre la crise du logement. 

Le jour des élections semble souvent être la fin d'un processus long et fastidieux. Pourtant, c'est en réalité le début de la campagne minoritaire de Carney, qui prouve aux Canadiens que les libéraux devraient rester au pouvoir. Sans majorité, le gouvernement devra redoubler d'efforts pour conserver la confiance non seulement des membres de l'opposition, mais aussi des Canadiens. 

Entre les inquiétudes des aînés canadiens concernant Trump et les tarifs douaniers, et le rêve des jeunes de vivre confortablement et même de devenir propriétaires, il reste beaucoup à faire, mais le cadre pour réussir dans ces dossiers est déjà en place. L'avenir nous dira si les libéraux de Carney feront passer le Canada en premier ou s'ils feront perdre encore plus de temps aux consommateurs qui peinent à joindre les deux bouts.  

Publié à l'origine ici

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