Les Canadiens planifient actuellement les Fêtes, cherchent à obtenir les meilleures offres avec un budget particulièrement serré pour tous les cadeaux de Noël qu'ils doivent acheter et dressent des listes pour le Vendredi fou... mais ce n'est qu'une perte de temps, car Postes Canada est à nouveau en grève.
Si les Canadiens pensaient que la société d’État les aiderait simplement en leur livrant les colis dont ils ont besoin lorsqu’ils commencent à commander des cadeaux pour les Fêtes, ils devraient savoir que ce n’est pas la première fois que les travailleurs de Postes Canada font cela : ils se mettent en grève au moment même où cela va nuire le plus aux Canadiens.
Sans parler des propriétaires de petites entreprises qui réaliseront probablement leurs meilleures ventes à cette période de l'année, sauf qu'ils ne pourront plus facturer $2 pour l'expédition, ils devront facturer $20. Et nous savons à quel point les clients aiment payer dix fois le prix de l'expédition ! Selon Selon le Globe and Mail, « les petites entreprises, qui ont tendance à dépendre de Postes Canada parce que c’est une option moins coûteuse pour la livraison de colis, ont prévenu qu’une grève prolongée pourrait les dévaster financièrement et entraîner des coûts plus élevés pour les consommateurs ». Oui, dévastateur. Dans une économie où les Canadiens ont du mal à joindre les deux bouts et où les petites entreprises subissent des pressions de toutes parts, Postes Canada vient rendre la vie plus difficile.
Postes Canada a déjà mené des grèves tournantes, mais cette fois, c'est tout ou rien, et la situation est partout au pays. Cette mesure perturbera sérieusement le système postal dans tout le pays, et il faudra beaucoup de temps pour que la situation soit réglée, même après la fin de la grève. Postes Canada veut des augmentations de salaire et davantage de défenses contre la concurrence des avancées technologiques et des rivaux comme Amazon. Le syndicat « demande une augmentation salariale composée de 24 % étalée sur quatre ans, tandis que Postes Canada a proposé une augmentation salariale de 11,5 % sur quatre ans. »
Jan Simpson, un représentant du syndicat, a a dit La concurrence avec des entreprises comme Amazon, qui proposent des livraisons le jour même, a entraîné des « conditions de travail plus difficiles » pour ses employés. Bien sûr, la concurrence est un problème auquel les propriétaires de petites entreprises qui seront dévastés par cette grève doivent toujours faire face. Si seulement ils pouvaient envoyer leurs colis pour pouvoir peut-être survivre.
55 000 travailleurs ne travailleront pas aujourd'hui et ne le feront probablement pas pendant un certain temps. La dernière fois que cela s'est produit, c'était en 2018, et c'était aussi avant les Fêtes. Il leur a fallu un mois pour retourner au travail, et c'était dans le cadre d'une grève tournante. Une situation similaire cette fois-ci lors d'une grève fédérale va probablement paralyser la Société canadienne des postes et nuire gravement aux moyens de subsistance des propriétaires de petites entreprises. En attendant que le gouvernement intervienne très probablement en adoptant une loi de retour au travail, il serait peut-être judicieux d'examiner attentivement ce système postal qui décide de faire grève au moment même où les Canadiens sont les plus durement touchés, sans aucune compassion envers les familles canadiennes en difficulté ou les petites entreprises qui tentent de survivre.
L'économiste Vincent Geloso a récemment soutenu qu'il serait peut-être temps de privatiser Postes Canada, et il existe un précédent. Il donne des exemples trouvés en Europe où, en raison d'une Directive européenne« Depuis 2013, toutes les lettres, quel que soit leur poids, sont ouvertes à la concurrence. La directive n’impose pas la privatisation des entreprises postales publiques ; elle met simplement fin aux monopoles postaux. » De plus, Geloso indique que des pays comme les Pays-Bas, l’Autriche et l’Allemagne ont entièrement privatisé leur système postal. Dans les deux cas, les prix des timbres et d’autres services ont chuté, ce qui a forcé les organisations postales à trouver de meilleures solutions car elles ne peuvent plus se tourner vers les contribuables pour obtenir un renflouement.
Avons-nous vraiment besoin d’un monopole postal national qui prend les Canadiens en otage tous les deux ou trois ans, ou devrions-nous commencer à accepter que leur concurrent (privé) fasse mieux les choses ? Selon Geloso, il est peut-être temps pour les Canadiens et leurs petites entreprises de commencer à envisager sérieusement la privatisation avant la prochaine grève qui aura lieu juste avant les fêtes de fin d’année. Les consommateurs ne devraient plus être pris en otage par leur propre système postal.