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Ces dernières années, le paysage mondial de la lutte antitabac a connu un changement de paradigme, la restriction des produits de vapotage à base de nicotine devenant une priorité politique majeure, au-delà de la réduction générale du tabagisme. Les efforts philanthropiques de Michael Bloomberg sont à l'avant-garde de l'élaboration de telles politiques de santé à l'échelle mondiale, en exerçant un pouvoir financier pour influencer les réglementations sur le tabac dans le monde et protéger la population des « dommages potentiels » du vapotage.

La croisade anti-vapotage de Bloomberg est bien documentée en Occident. Les vapoteurs américains connaissent bien Michael Bloomberg et son parrainage des politiques interdisant ou limitant le vapotage. Partout dans le monde, son réseau d’organisations caritatives et de groupes spécifiques bénéficie de millions de dollars de subventions, comme nous l’avons vu avec les récentes restrictions sur les produits de vapotage au Mexique et à Singapour. Pendant des années, Bloomberg a fait don de sommes généreuses à un réseau d’universités, d’organisations à but non lucratif et d’activistes liés financièrement et a orchestré leur effort collectif pour susciter la peur des produits de vapotage et forcer les gouvernements à adopter des normes draconiennes pour promouvoir une nouvelle forme d’interdiction. Bloomberg a entièrement financé de nombreuses organisations qui s’efforcent de promouvoir des politiques en sa faveur à l’échelle mondiale. Il s’agit notamment de l’Université John Hopkins, de la Campaign for Tobacco-Free Kids, de la Bloomberg Initiative to Reduce Tobacco Use, de The Union et de la Southeast Asia Tobacco Control Alliance (SEATCA).

Bloomberg a déployé toute une série de tactiques sournoises pour diffuser la même fausse représentation du vapotage comme une extension de l’épidémie de tabagisme plutôt qu’un outil efficace de réduction des risques. Par exemple, en Amérique latine, Bloomberg Philanthropies a soutenu de nombreuses organisations non gouvernementales, telles que la Campaign for Tobacco-Free Kids et UNION, pour plaider en faveur de lois anti-vapotage plus strictes pour le gouvernement. Cette influence a entraîné des interdictions étendues de la vente commerciale de produits de vapotage dans la plupart des pays d’Amérique latine, à l’exception de la Colombie et du Costa Rica. Son influence a déclenché des discussions ici en Inde, où l’impact de ces politiques est plus complexe en raison de leur conflit avec la culture du tabac riche, diversifiée et profondément enracinée de notre pays. L’Inde est devenue le dernier champ de bataille de la campagne de Bloomberg. Abritant environ 253 millions de fumeurs, ce nombre énorme de consommateurs de tabac place le pays à la deuxième place mondiale et au premier rang des pays d’Asie du Sud-Est en termes de consommation totale de tabac.

Le vapotage a un potentiel considérable de réduction des risques, mais l’influence de Bloomberg a contribué à orienter la politique indienne dans la direction opposée. En 2019, une interdiction nationale de la production, de la vente et de la possession de cigarettes électroniques et de produits de vapotage a été adoptée. Cette mesure a été approuvée par des militants anti-tabac comme la Campaign for Tobacco-Free Kids. Quatre ans plus tard, cependant, cette mesure s’est avérée totalement erronée. Malgré les sanctions, les cigarettes électroniques restent largement accessibles en ligne et dans les magasins, ce qui a donné lieu à un marché noir florissant où les produits contrefaits ont mis en danger la santé des consommateurs. Sans compter que les fumeurs qui auraient pu arrêter d’utiliser des appareils de vapotage sont obligés de se rabattre sur les cigarettes traditionnelles. En tant que telle, l’interdiction en Inde a porté un coup sévère à la santé publique et mis en danger la vie de centaines de millions de fumeurs.

L’impact néfaste de Bloomberg ne se limite pas à la promotion de politiques néfastes. En associant l’aide financière à l’adoption de directives spécifiques, Bloomberg et ses alliés rendent difficile pour les gouvernements de donner la priorité aux problèmes de santé existants. Le secteur de la santé publique en Inde est extrêmement sollicité, et ce type d’influence étrangère ne fait qu’intensifier les défis existants, rendant plus difficile la résolution d’autres problèmes graves. En outre, l’action de Bloomberg souligne le contraste frappant entre ses déclarations publiques et les conséquences naturelles de son comportement. Plutôt que d’aider les pays à élaborer des remèdes fondés sur des preuves aux maladies liées au tabagisme, Bloomberg dicte une politique générale qui entraîne souvent plus de mal que de bien en ne tenant pas compte des circonstances réelles de la politique (comme l’interdiction n’a pas pu entrer en vigueur en Inde).

Au lieu de capituler et de répéter les mêmes erreurs dans la politique antitabac, les gouvernements doivent résister à la tentation de l’argent facile des chaînes contrôlées par Bloomberg et se concentrer sur la formulation de politiques adaptées aux problèmes spécifiques de l’Inde. Cette solution consiste également à explorer les avantages des cigarettes électroniques et des produits de vapotage en matière de réduction des risques plutôt qu’à imposer une interdiction générale. La lutte contre le tabagisme doit avoir pour objectif de sauver des vies, et non de faire avancer un programme spécifique. L’influence de Bloomberg sur les lois antitabac en Inde est un exemple édifiant de ce qui se passe lorsque des forces extérieures dictent la politique de santé publique. La véritable solution réside dans le respect de l’État de droit, la priorisation des besoins locaux et l’adoption d’une approche équilibrée de la lutte antitabac, et non dans le fait de se plier à la volonté d’acteurs extérieurs qui tentent de dicter aux gens ce qui est bien et ce qui est mal.

Publié à l'origine ici

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