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L'OMC manque à l'appel face au COVID

Selon le dernier rapport de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) au Forum politique de haut niveau des Nations Unies (HLPF), le commerce mondial chutera entre 13% et 32% en 2020 en raison de la perturbation économique causée par le COVID-19 pandémie. On s'attend à ce que la baisse dépasse l'effondrement provoqué par la crise financière mondiale de 2008-2009, et presque toutes les régions subiront une baisse à deux chiffres du volume des échanges en 2020.

La prédiction est sombre mais pas surprenante. Le monde n'était tout simplement pas préparé à la pandémie et, bien que l'on puisse dire beaucoup de choses sur la question de savoir si opter pour le confinement était une décision raisonnable ou non, ce qui compte le plus maintenant, c'est la logique qui sous-tend les politiques économiques précipitées. Le commerce international implique l'interdépendance et la confiance et, par conséquent, le retrait unilatéral d'une relation commerciale est préjudiciable et coûteux.

Plus précisément, cela a à voir avec les restrictions à l'exportation de fournitures médicales et de nourriture. En pleine pandémie, 72 membres de l'OMC et huit pays non membres de l'OMC banni ou limité l'exportation de masques faciaux, d'équipements de protection, de gants et d'autres biens. De la même manière, 15 pays dans le monde fait il est plus difficile, voire impossible, d'exporter de la nourriture.

Dans ledit rapport, l'OMC attire l'attention sur la nature chaotique de ces réglementations commerciales et sur le manque de coopération et de coordination internationales. La plupart des pays n'ont pas notifié à l'OMC leur intention de restreindre le commerce, ce qui nous dit deux choses. Premièrement, l'OMC a besoin d'une réforme urgente pour justifier sa nécessité institutionnelle. Deuxièmement, quel que soit le degré d'intégration et de globalisation du monde, le véritable pouvoir appartient aux États-nations.

La bonne nouvelle est que l'OMC doit élire son nouveau directeur général, et certains candidats semblent avoir une bonne idée de ce qui doit être fait pour remodeler l'organisation. L'une des favorites, Amina Mohamed, une ministre de 58 ans et ancienne présidente de l'OMC, affirme que "le règlement [de l'OMC] doit être mis à jour en raison des inquiétudes exprimées quant au fait que les règles ne sont pas adaptées à l'objectif".

La persistance de l'étatisme-nation est indéniable et la pandémie a renforcé certains de ses traits clés tels que l'autosuffisance. Pouvoir se tenir sur deux pieds au lieu d'attendre que les autres vous donnent un coup de main et, généralement, ne se préoccuper que de soi est devenu un mantra protectionniste pendant la pandémie. Changer le discours dominant en faveur d'une coopération et d'une indépendance accrues est l'un des plus grands défis auxquels sera confronté le nouveau DG de l'OMC.

Cependant, tout n'est pas sombre et catastrophique. La situation du COVID-19 a révélé qu'un certain nombre de biens essentiels, tels que les ventilateurs ou les masques de type médical, avaient auparavant été grevés de droits de douane. La suppression de bon nombre de ces barrières commerciales a été utile pendant la crise, mais ces mesures sont tout aussi inutiles en dehors du domaine du nouveau coronavirus. C'est une évolution positive et celle qui doit être approuvée par l'OMC et tous ses membres individuellement.

L'impact de l'OMC n'a cessé de diminuer au fil du temps, et la pandémie a révélé ses côtés les plus faibles : le manque de coordination. La crise du coronavirus n'est pas le premier et certainement pas le dernier défi auquel nous sommes confrontés, mais quoi qu'il arrive, nous devons préserver le libre-échange à tout prix. L'OMC est une organisation indispensable, mais elle doit changer.


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