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Oxfam publie régulièrement de nouveaux rapports sur les inégalités et continue de se tromper.

Reprenons donc un rapport plus ancien pour montrer comment le prochain est susceptible d'être à nouveau défectueux - dans le but d'éviter un autre débat inutile au Parlement européen sur les inégalités. L'UE ne peut pas se permettre de rester coincée dans une boucle sans fin de discussions mal informées sur cette question.

Le rapport d'Oxfam de 2018 affirmait que les inégalités étaient stupéfiantes. Ce n'était pas la première fois que les militants qui composaient l'ONG britannique montraient leur vrai talent : déformer la réalité pour nourrir leur idéologie politique, au mépris de toute rigueur scientifique. Dès lors, la question qui se pose est pourquoi continuer à faire écho à de telles personnes, dont les bêtises ne sont pas sans conséquences, puisqu'elles alimentent la méfiance des Français envers leurs dirigeants et leurs entreprises ?

Oxfam avait produit un document similaire sur les inégalités, absurde sur le plan de la méthode, puisque la richesse était calculée selon la valeur nette, c'est-à-dire les actifs des personnes moins leurs passifs. A la lecture de ces chiffres, le lecteur attentif reste perplexe, car la plupart des pays aux économies développées autorisent un endettement considérable. Mais les grandes fortunes matérielles ont aussi une grande obligation, puisque c'est ainsi qu'elles alimentent leurs investissements.

De même, un jeune diplômé qui vient de trouver un emploi démarre avec un faible revenu et un endettement important, qui est en fait un investissement dans ses revenus potentiels futurs. En comparant sa situation à celle d'un agriculteur chinois à faible revenu avec des actifs limités mais peu ou pas de dettes, en utilisant la méthodologie d'Oxfam, l'agriculteur rural dépasse de loin ce diplômé universitaire endetté.

Prenons l'étude de cas de la France.

Le rapport d'Oxfam sur les revenus des PDG du CAC 40 est truffé de comparaisons, de raccourcis, d'amateurisme et de chiffres hors contexte. Ce contexte est pourtant essentiel à une bonne compréhension des enjeux économiques soulevés. Rappelons tout d'abord que l'écrasante majorité des entreprises sont des TPE et des PME. Ces petites entreprises représentent 99,9% des entreprises françaises et 49% de l'emploi salarié.

Le chiffre clé révélé par ce nouveau rapport est qu'un PDG d'une entreprise du CAC 40 gagne 257 fois plus qu'une personne au Smic. Il se lit comme suit : « En 2016, la rémunération moyenne des PDG du CAC 40 était de 4 531 485 euros. Selon l'INSEE, le salaire minimum annuel brut était estimé à 17 599 euros, soit un écart de 257 : 4 531 485/17 599 = 257.

Oxfam utilise le revenu moyen des PDG du CAC 40 au lieu du revenu médian plus réaliste. L'organisation explique ne pas disposer des données, faute de transparence des entreprises, mais semble tout de même assez disposée à utiliser le revenu moyen pour faire sensation, affirmant que les PDG du CAC 40 gagnent plus de 250 fois le SMIC. Le calcul du revenu médian, en revanche, est tout à fait envisageable et donne un résultat inférieur à 250. Si on fait ce calcul, on constate que le revenu médian des PDG du CAC 40 en 2016 était de 3,745 millions, on arrive donc à 3 745 000/17 599 = 212. A noter également que ce calcul ne tient pas compte d'une différenciation des heures travaillées par les personnes rémunérées au Smic. Oxfam nous demande-t-il de comparer une personne qui travaille à temps partiel avec une personne qui fait régulièrement des heures supplémentaires ? Et pourquoi Oxfam cache-t-il que les salaires fixes des dirigeants d'entreprise ne représentent que 12% de leur revenu total, et que les options, bonus et actions (basés sur les performances de l'entreprise) varient en permanence ? En supposant que nous disposions de toutes les données sur le salaire médian, nous n'aurions que 12% de revenu total, et certainement pas un facteur de 257.

Ensuite, concernant l'affirmation selon laquelle les entreprises du CAC 40 auraient versé 67,4% de leurs bénéfices à leurs actionnaires sous forme de dividendes, il est essentiel de rappeler que ceux-ci sont versés en fonction de la valeur ajoutée de l'entreprise et après versement des salaires. Or, comme le note l'économiste Jean-Marc Daniel, depuis 1985, 65% de la valeur ajoutée d'une entreprise sont consacrés aux salaires et 35% à l'excédent brut d'exploitation, qui est soit redistribué sous forme de dividendes et/ou d'intéressement, soit investi dans le capital de l'entreprise. appareil de production. 

Mais on nous expliquera que ces « petites erreurs de calcul » et cette représentation ne sont pas significatives. Après tout, Oxfam n'est pas là pour faire de la recherche mais pour nous faire la leçon. Faut-il rappeler que Cécile Duflot, l'ancienne ministre du Logement, auteur de la catastrophique Loi Alur dont les mesures se font encore sentir dans le secteur du bâtiment, vient de prendre les rênes de la branche française d'Oxfam ? Est-elle responsable de l'apparition d'une proposition de nouvelle liste noire des paradis fiscaux en fin de rapport ? Cette liste devrait inclure la Belgique et le Luxembourg, qui ne sont en aucun cas des paradis fiscaux. Ajoutons que les entreprises du CAC 40 pointées du doigt (LVMH, BNP Paris, Société Générale, Crédit Agricole et Total) se trouvent dans des pays qu'Oxfam considère comme des paradis fiscaux, non parce qu'ils pratiquent l'évasion fiscale (Oxfam concède n'avoir aucune preuve pour le prouver), mais parce qu'ils y ont des clients. Retirer leurs filiales de tous ces pays reviendrait à se priver d'une part considérable de leur chiffre d'affaires.

ONG politique et idéologique. Au lieu de reconnaître les acquis que le développement a apportés au marché libre, Oxfam veut raviver le stéréotype du patron d'opérette, un homme en costume fumant un cigare dans son bureau tout en regardant de son auvent ses employés exploités. Mais cette caricature, inspirée de l'homme du Monopoly, n'a plus grand-chose à voir avec la réalité.

Comme le rappelle Steven Pinker dans son livre Enlightenment Now, alors que 90% de la population mondiale vivait dans l'extrême pauvreté en 1820, il n'en reste aujourd'hui que 10%, grâce à l'économie de marché. Au cours des dernières décennies, le miracle économique chinois a sorti 600 millions de personnes de la pauvreté absolue, réduisant de moitié les niveaux d'extrême pauvreté dans le monde. Nous vivons à l'époque la plus matériellement prospère de l'histoire, qui n'est pas près de s'inverser.

Oxfam est une ONG politique et idéologique. Il continuera de publier des rapports trompeurs pour plaider en faveur d'une large redistribution qui nuirait à nos performances économiques et, en fin de compte, à ceux qu'il prétend aider. Aider les plus pauvres, c'est s'opposer à cette démagogie. C'est aussi, pour les médias, cesser de le relayer massivement.

Publié à l'origine ici.

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