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Légalisation du cannabis passant le 17 octobre signifie que le Loi fédérale sur le cannabis est pleinement en vigueur et que l'industrie devra suivre des restrictions extrêmement strictes lorsqu'il s'agit de pratiques de marketing, d'image de marque et de publicité.

Le but de ces restrictions est d'éviter que le cannabis ne soit exposé aux jeunes. Bien que cet objectif soit noble à première vue, les restrictions qui seront en place dépassent de loin ce qui pourrait être considéré comme une réglementation raisonnable. Cela est particulièrement vrai si l'on considère la façon dont d'autres produits interdits par l'âge, comme l'alcool, sont annoncés et promus à l'échelle nationale.

Voici quelques-unes des restrictions les plus problématiques sur la publicité et les promotions énumérées dans la Loi sur le cannabis :

Des prix

Parmi les problèmes les plus flagrants énumérés dans la Loi sur le cannabis figure l'interdiction de la publicité avec des informations sur le prix d'un produit, ainsi que toute promotion basée sur l'incitation. La disposition sur les prix signifie essentiellement qu'il sera illégal pour les producteurs et les détaillants d'annoncer les prix des produits qu'ils vendent.

L'interdiction de la publicité sur les prix laissera les consommateurs inconscients des ventes potentielles jusqu'à ce qu'ils soient effectivement entrés dans un espace de vente au détail de cannabis, que ce soit en personne ou en ligne. Cela limite considérablement la connaissance des consommateurs et décourage la concurrence qui est essentielle pour garantir que la demande des consommateurs est satisfaite de manière appropriée.

Pour les incitations, il sera illégal pour les producteurs et les détaillants de cannabis d'avoir des efforts de marketing qui offrent des produits, accessoires ou services supplémentaires avec achat. Cela signifie que les cadeaux de produits, l'inclusion d'articles promotionnels gratuits et diverses autres formes de marketing de produits seront contraires à la loi.

C'est plus strict que la façon dont l'alcool est traité. Partout au Canada, les consommateurs peuvent régulièrement voir des publicités révélant les prix de divers produits. Ces publicités se produisent, que l'alcool soit vendu par le gouvernement ou par des détaillants privés. En plus de cela, les producteurs d'alcool sont autorisés à faire la publicité de cadeaux ou d'articles promotionnels qui pourraient être inclus avec leurs produits au point de vente. Par exemple, de nombreuses entreprises de bière populaires incluent des articles promotionnels comme des t-shirts, des coupes Stanley miniatures et divers autres articles « swag » dans leurs caisses de bière. Il est clair qu'il y a un double standard en jeu.

Commandites d'événements

La disparité entre la façon dont l'industrie de l'alcool est traitée et la façon dont l'industrie légale du cannabis sera traitée est également évidente avec l'interdiction du parrainage d'événements. Les entreprises de cannabis ne pourront pas utiliser leur image de marque pour promouvoir des événements ou offrir un parrainage d'événements pour des lieux ou des festivals.

L'hypocrisie ici est que les sociétés d'alcool sont autorisées à fournir de tels parrainages, alors que les sociétés de cannabis ne le seront pas. Tout cela soulève la question; pourquoi les producteurs d'alcool peuvent-ils parrainer des événements et des lieux, comme la scène Budweiser de Toronto, alors que l'industrie légale du cannabis ne le peut pas ?

Témoignages et Approbations

L'autre problème majeur de la loi est l'interdiction de faire de la publicité avec des témoignages ou des mentions. En l'absence de conditionnement favorisant les usages thérapeutiques et l'efficacité–également interdit– les témoignages et les mentions sont des outils importants pour les consommateurs, car ces témoignages mettent l'assurance derrière une marque et son impact sur l'utilisateur. Ceci est d'autant plus important que de nombreux consommateurs de cannabis seront nouveaux sur le produit et, en fin de compte, non informés ou mal informés. Les producteurs et les détaillants de cannabis devraient être en mesure de transmettre l'impact souhaité d'un produit, par le biais de témoignages ou d'approbations, afin que les connaissances des consommateurs puissent être améliorées, ce qui garantit que les consommateurs effectuent des achats appropriés en fonction de leurs préférences.

Un exemple de la raison pour laquelle cela est erroné est la façon dont nous traitons la publicité pour les médicaments sans ordonnance. De nombreuses marques populaires d'analgésiques, d'allergies et de médicaments contre le rhume font régulièrement la publicité de leurs produits auprès du grand public et utilisent des témoignages expliquant l'impact et l'utilisation prévue du médicament. Encore une fois, nous avons un double standard clair qui impose des restrictions inutiles et incohérentes à l'industrie légale du cannabis.

Marketing de style de vie

La dernière et la plus odieuse restriction en matière de marketing et de marque est l'interdiction totale de représenter des personnes ou des animaux, qu'ils soient fictifs ou non. Cela signifie que tout marketing ou promotion de cannabis ne peut pas avoir de cas où il représente une personne. Le but est d'empêcher le marketing de style de vie.

La prévention du marketing lié au style de vie est évidemment incohérente lorsqu'on regarde le marketing de l'alcool au Canada. Cela dit, le ridicule de tout cela se voit dans l'exemple du Nouveau-Brunswick. Le point de vente en ligne du Nouveau-Brunswick, géré par la province, représentait initialement une femme faisant du yoga et des gens en train de socialiser. Santé Canada a maintenant averti la province qu'ils violent les règles de commercialisation établies par le gouvernement fédéral. Dieu interdit aux consommateurs adultes de cannabis de voir une photo d'un adulte faisant du yoga.

Limiter l'exposition au cannabis des mineurs est cependant important ; ces restrictions sont lourdes et finalement hypocrites une fois que les pratiques publicitaires des autres industries sont prises en compte. Au lieu de ces restrictions incohérentes, le gouvernement fédéral ferait mieux de consacrer ses efforts à réprimer toute publicité considérée comme fausse, trompeuse ou mensongère. Pour les produits légaux, comme le cannabis, c'est le rôle du gouvernement en matière de protection des consommateurs.

Le gouvernement fédéral, bien qu'il légalise le cannabis, semble s'accrocher désespérément aux restes de la prohibition par le biais de ces règles publicitaires trop restrictives. C'est mauvais pour les consommateurs et mauvais pour le Canada.

David Clement est le directeur des affaires nord-américaines du Consumer Choice Center. Il a écrit pour des médias comme le Globe and Mail, le Toronto Star et le Hamilton Spectator. Il est régulièrement présenté comme commentateur sur CTV, Global News et CBC.
Publié à l'origine ici

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