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Nous devons pousser plus loin la libéralisation du marché des bus.

L'un des principes de la politique commune des transports de l'UE est la libre prestation de services dans le domaine des transports. Cette liberté comprend l'accès aux marchés des transports internationaux pour tous les transporteurs de l'UE sans discrimination fondée sur la nationalité ou le lieu d'établissement. Le deuxième Mobility Pack encourage la libéralisation du marché des bus interurbains. Par conséquent, il tente de reproduire ce qui a été un succès dans des pays comme l'Allemagne (et par la suite la France après les réformes du travail de Macron).

En Allemagne, l'utilisation de l'autocar a sextuplé entre 2012 et 2016, tandis que les prix des billets baissent simultanément de 0,11 € à 0,089 € par kilomètre sur la même période, avec des prix réduits passant de 0,05 € à 0,036 € par kilomètre. Cette évolution est cruciale pour le développement de services de transport améliorés, et surtout, pour le niveau de vie des ménages à faible revenu. La concurrence des autobus dans le secteur du transport interurbain a accru la concurrence entre les voyages aériens, ferroviaires et l'autopartage, dans la mesure où les consommateurs se voient avec des choix accrus et des prix réduits sur tous les fronts. Au lieu de céder aux groupes d'intérêts d'un secteur ou d'un autre, qui profitent d'un accès restreint au marché, permettre la concurrence est le véritable moyen d'améliorer la qualité des services aux consommateurs.

Protéger un fournisseur local au nom du protectionnisme reviendrait à nier l'esprit de libre-échange au sein du marché unique. Ce sera finalement le défi si la libéralisation du marché des autocars est établie comme un objectif souhaitable par l'UE : les coûts d'entrée sur le marché seront cruciaux pour déterminer si le système fonctionne. Autoriser les déplacements en bus entre les villes A et B est bien intentionné. Néanmoins, supposons que la ville B nécessite un permis spécial, payé dans la monnaie locale et soumis à l'approbation administrative. Dans ce cas, nous nous retrouverons bientôt à nouveau avec des tarifs majorés au profit d'une compagnie ferroviaire publique ou d'une compagnie aérienne subventionnée. Les coûts d'entrée sur le marché ne sont pas seulement injustement avantageux pour les fournisseurs locaux, mais peuvent très bien se retourner contre eux. Les grands fournisseurs d'autocars ont les capacités de se conformer aux réglementations du marché local et de comprendre les règles et réglementations, tandis que les petites start-ups pourraient ne pas être en mesure de faire de même. 

Là encore, les coûts d'entrée sur le marché limiteraient alors l'offre et donneraient un traitement préférentiel à un fournisseur spécifique. Dans l'intérêt des consommateurs, les États membres devraient s'engager à libéraliser les routes et à faciliter l'entrée de nouvelles entreprises sur le marché et la concurrence sur celui-ci.

Les prestataires de transport par autobus seront conscients que les augmentations de prix subiront la nature élastique du marché, ce qui signifie que les consommateurs réagiront rapidement à des prix plus élevés. Ceci est bien sûr lié au fait que le marché propose des alternatives telles que l'avion, le covoiturage, le train ou simplement l'utilisation de sa voiture. Le fait que toutes les options restent sur la table est crucial pour l'évolution des prix dans ce secteur.

Tant que les régulateurs locaux respectent ce principe, la crainte que le paysage actuel du marché, ou même un marché plus concentré dans lequel une poignée d'entreprises reprennent leurs concurrents, ne devienne prédateur, est douteuse. Dans ce cas, le choix du consommateur n'est pas seulement un argument de principe pour la liberté des consommateurs. Pourtant, cela représente une garantie contre un marché contrôlé par une poignée de personnes ou d'entreprises.

En fin de compte, la libéralisation du marché des autobus signifie que les consommateurs peuvent voyager plus efficacement et à moindre coût que jamais auparavant. Il offre aux ménages à faible revenu la possibilité de bénéficier des mêmes opportunités que tout le monde. Il contribue à réduire les inégalités sociales. 

Cependant, des défis subsistent même au fur et à mesure que la libéralisation progresse. Tous les États membres ne sont pas au top de leur forme lorsqu'il s'agit de réduire les obstacles, il reste donc encore beaucoup à faire pour parvenir à un marché unique des transports pleinement intégré.

Publié à l'origine ici.

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