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Norme occidentale

Des centaines de fabricants mondiaux de produits pharmaceutiques ont resserré leur vision d'un vaccin ou d'un remède, ce qui représente une entreprise considérable en termes de coût.

En accélérant le processus d'approbation de tout vaccin ou médicament destiné à traiter le Covid-19, Santé Canada a démontré qu'il peut être réactif dans cette pandémie. Mais toutes les décisions prises par le gouvernement fédéral n'ont pas été pour le mieux. Surtout lorsqu'il s'agit de modifier Loi sur les brevets et en contournant complètement le processus de brevetage dans notre pays, ce qui aura de graves externalités négatives. 

En modifiant cette loi, le gouvernement s'est donné le pouvoir d'annuler les brevets de médicaments, de vaccins et d'équipements médicaux permettant aux fabricants de créer des copies génériques de médicaments brevetés, sans avoir à négocier ou à régler avec les titulaires de brevets. Ce n'est qu'après coup que les titulaires de brevets seront indemnisés, à un taux déterminé unilatéralement par le gouvernement.

Bien que "s'en tenir" à Big Pharma puisse sembler à la mode, cela finira par blesser plus de gens à la fin. La suspension des brevets par le biais de licences obligatoires risque d'entraver sérieusement le processus d'innovation qui crée de nouveaux médicaments en premier lieu. L'innovation médicale est plus que jamais nécessaire sous la menace du Covid-19, et nous devons la poursuivre coûte que coûte. Ce que les régulateurs ne voient pas dans leur décision, c'est que l'innovation et la propriété intellectuelle sont intrinsèquement liées et que les gens souffriraient sans les deux. 

Des centaines de fabricants mondiaux de produits pharmaceutiques ont resserré leur vision d'un vaccin ou d'un remède, ce qui représente une entreprise considérable en termes de coût. Les droits de propriété intellectuelle sont ce qui incite ces fabricants à créer des traitements innovants et à obtenir un retour sur investissement pour créer de nouveaux médicaments. Même des protections IP modestes garantissent que les fabricants récupèrent les coûts, ce qui leur permet de poursuivre le processus d'investissement massif dans la recherche et le développement. C'est quelque chose que nous devrions encourager, pas effacer.

Un exemple de médicament breveté qui a sauvé la vie de centaines de milliers de personnes, sans licence obligatoire, peut être vu dans la vaste expansion et disponibilité du médicament contre l'hépatite C de Gilead. Dans le cadre d'une très vaste campagne de partenariat, Gilead concède ses médicaments à des entreprises partenaires locales dans des pays à revenu intermédiaire et faible, offrant les médicaments au prix coûtant. Ce qui se vend facilement à $100 000 USD est vendu pour des centaines afin de garantir l'accès des patients, le tout sans annuler les brevets.

En dehors de l'innovation, la retraite des brevets du gouvernement fédéral peut même ne pas fonctionner en premier lieu. La modification des droits de propriété intellectuelle ne signifie pas tout d'un coup que les fabricants nouvellement autorisés disposent des connaissances et des ressources nécessaires pour augmenter la production. Un fabricant de médicaments génériques, à la suite de modifications apportées à la Loi sur les brevets, peut avoir la formule d'un médicament, mais cela ne signifie pas qu'il peut simplement appuyer sur un interrupteur et produire ce médicament à grande échelle. 

Bon nombre de ces fabricants de génériques ne disposeront pas de l'infrastructure de chaîne d'approvisionnement appropriée pour produire ces médicaments et ne pourront pas accéder aux ingrédients actifs nécessaires face aux interdictions croissantes d'exportation médicale. L'Inde, l'un des plus grands producteurs mondiaux d'ingrédients pour médicaments, a déjà mis en œuvre une interdiction d'exporter 26 ingrédients et produits pharmaceutiques, aggravant encore les problèmes de chaîne d'approvisionnement pour les producteurs de génériques. 

En ce sens, suspendre des brevets revient à donner aux producteurs de génériques les plans sans avoir accès aux outils, à la main-d'œuvre ou aux matières premières nécessaires pour transformer un plan de construction en produit fini.

Bien qu'il puisse sembler bon de suspendre les brevets en cas de pandémie, il faut reconnaître que cela risque d'entraver gravement l'innovation actuelle et future, qui est si désespérément nécessaire. De plus, des exemples tels que les partenariats de Gilead dans les pays à revenu intermédiaire et faible prouvent que la modification des brevets n'est pas nécessaire pour garantir la disponibilité des médicaments. Plutôt que de déchiqueter les droits de propriété intellectuelle et les brevets pour répondre à Covid-19, le gouvernement canadien devrait se concentrer ailleurs. Faciliter le processus d'approbation réglementaire, accélérer le suivi des médicaments approuvés par les régulateurs de la santé dans d'autres pays de l'OCDE et éliminer les tarifs sur les équipements médicaux auraient plus d'impact. 

Nous voulons tous l'innovation médicale et que les Canadiens aient accès aux soins et aux médicaments dont ils ont besoin. Ne rendons pas cela plus difficile pour y parvenir avec une mauvaise politique publique. 

Publié à l'origine ici.


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