Commentaires sur un éventuel accord commercial numérique entre le Canada et l'Union européenne
Le Consumer Choice Center est un groupe de défense des consommateurs indépendant et non partisan qui défend les bienfaits de la liberté de choix, de l'innovation et de l'abondance au quotidien. Nous défendons des politiques intelligentes, propices à la croissance, favorisant les choix de vie et défendant l'innovation technologique.
Nous présentons ici nos commentaires sur le rapport d’Affaires mondiales Canada. accord potentiel avec l'Union européenne sur le commerce numérique et les services numériques, un accord commercial qui serait complémentaire à l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne.
Il convient également de noter que, bien que l'AECG soit entré en vigueur provisoirement en 2017, dix États membres européens ne l'ont pas encore ratifié, généralement en raison de préoccupations politiques internes. Avant que le Canada et l'Union européenne puissent tenir des discussions proactives sur une future coopération en matière de services numériques, l'accord de libre-échange existant doit être pleinement ratifié et accepté afin d'être appliqué et de promouvoir l'équité des deux côtés de l'océan.
L’Union européenne devrait s’engager à faire pression sur ses propres États membres pour qu’ils reconnaissent cette importante négligence qui pourrait donner lieu à des pratiques commerciales discriminatoires qui auraient un impact négatif sur les consommateurs et les entrepreneurs canadiens.
Le Consumer Choice Center était un fervent partisan de ce traité commercial élargi il y a plus de dix ans, et nous continuerons à veiller à ce que les consommateurs des deux côtés de l’Atlantique puissent bénéficier de ce libre-échange mutuellement bénéfique.
Nous proposons plusieurs principes permanents qui devraient être au cœur des futures négociations menées par le gouvernement fédéral canadien et ses agences en ce qui concerne l’Union européenne, ainsi que des domaines de collaboration futurs pour garantir que les citoyens et les consommateurs canadiens et mondiaux auront pleinement accès aux fruits de l’innovation numérique et technologique.
Libre circulation des données tout en préservant la confidentialité
- Interdire les accords de localisation des données, avec des exceptions de sécurité étroites et basées sur les risques
- Utilisez des outils de transfert interopérables et légaux (par exemple, des mécanismes de type SCC) et engagez-vous à ne pas accorder d’accès massif et extraterritorial aux données personnelles.
- Protéger explicitement un cryptage fort de bout en bout (pas de portes dérobées) et exiger une procédure régulière pour l’accès légal des entités gouvernementales.
Transactions et paiements électroniques sans friction
- Reconnaissance mutuelle des signatures électroniques, de l’authentification électronique, des identifiants numériques et des services de confiance afin que les entrepreneurs et les entités canadiens puissent signer, facturer et être payés en toute transparence.
- Veiller à ce que les contrats électroniques soient valides par défaut, avec des normes technologiquement neutres et des règles claires pour les divulgations et les remboursements des consommateurs transfrontaliers.
Protéger l'innovation numérique contre toute responsabilité excessive
- Préserver les principes de la sphère de sécurité : pas de surveillance générale ; notification et action ciblées et régulières pour les contenus illégaux.
- Adapter les obligations à la taille de l’entreprise et aux risques (éviter les fardeaux qui écrasent les petites entreprises et les startups) et empêcher les contrôles de contenu extraterritoriaux qui freinent la liberté d’expression et restreignent la liberté d’expression.
- Promouvoir la coopération plutôt que la duplication : dialogue réglementaire pour aligner la transparence/les rapports de la plateforme et éviter les exigences de conformité contradictoires.
Respecter et protéger la propriété intellectuelle tout en favorisant la concurrence dans les domaines de la technologie et de l'IA
- Interdire la divulgation et le décryptage forcés du code source/de l’algorithme, sauf dans des cas étroitement ciblés et supervisés par un tribunal.
- S'engager à respecter des normes technologiquement neutres et l'interopérabilité ; permettre la portabilité et la commutation des données qui élargissent le choix des consommateurs sans imposer de modifications de conception propriétaires.
- Soutenir des règles d’IA favorables à l’innovation : fondées sur les risques, ouvertes aux modèles open source, avec des autorisations claires d’exploration de texte et de données pour permettre aux entreprises canadiennes de former et de déployer à l’échelle mondiale.
- Respecter les droits de propriété intellectuelle et permettre la recevabilité et un contrôle judiciaire approprié pour les litiges fondés.
Libre-échange des services numériques
- Interdire les droits de douane sur les transmissions électroniques ; décourager les taxes discriminatoires sur les services numériques ou les mesures ciblant les fournisseurs étrangers.
- Interdire la présence locale forcée pour les services purement numériques tout en permettant aux entreprises de définir leurs propres normes de paiement pour permettre le choix.
- Créer des pistes de coopération réglementaire (concurrence, cybersécurité, normes) et des points de contact uniques pour résoudre rapidement les obstacles, avec un avis transparent des nouvelles mesures numériques.
Coopération numérique transatlantique
- Le Canada devrait collaborer avec l’Union européenne pour créer un corridor de « nation libre » permettant un échange simple de technologies, de capitaux et de produits qui élimine les obstacles et consacre l’innovation dans le secteur des services numériques.
Désinformation en ligne
- La Charte canadienne des droits et libertés garantit une solide protection de la liberté d'expression. L'Union européenne a récemment adopté un Code de conduite sur la désinformation, qui comprend un outil de conformité pouvant donner lieu à des enquêtes ou à des amendes. Ce type de réglementation représenterait une menace évidente pour la liberté d'expression des Canadiens.
- Veiller à ce que la réglementation européenne sur la liberté d’expression, comme le Code de conduite sur la désinformation, ne soit pas applicable aux Canadiens par le biais d’un accord bilatéral Canada-UE.
Séances de rétroaction entrepreneuriale
- Afin de mieux comprendre la situation des entrepreneurs et des entreprises canadiennes qui fournissent des services à l’UE et au-delà, Affaires mondiales Canada devrait convoquer un sommet composé de séances de rétroaction avec les innovateurs de l’industrie pour entendre des commentaires directs sur les frustrations, la discrimination potentielle ou les difficultés réglementaires auxquelles sont confrontés ceux qui exportent des services numériques vers les États membres européens.
- Il sera essentiel d’élaborer des priorités commerciales selon des principes canadiens mesurés, mais il en sera de même pour l’expérience réelle des constructeurs et des fondateurs qui sont en première ligne face à ces préoccupations.
- En organisant un tel sommet ou forum, les représentants commerciaux canadiens seront mieux placés pour négocier des relations commerciales numériques plus mutuellement avantageuses qui auront également des répercussions positives pour les consommateurs canadiens.


