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Le marché notoirement volatil de la crypto-monnaie a connu plus de bas que de hauts ces derniers temps. Mais pour les Canadiens curieux de Bitcoin et de la crypto-monnaie – qui, malgré le crash du début de cette année, est maintenant encore une fois une classe d'actifs mondiale de $1 trillion - l'achat et la vente de l'un de ces actifs numériques dépendront de l'endroit où vous vivez.

Les Québécois ou les Britanno-Colombiens auront plus de facilité, tandis que les résidents de l'Ontario verront leurs choix limités. Des échanges comme Binance ont appris à la dure, se battant publiquement avec la Commission des valeurs mobilières de l'Ontario pour savoir s'ils peuvent servir les utilisateurs ontariens.

Bien que Binance soit inscrit par l'intermédiaire de CANAFE du Canada en tant qu'entreprise de services monétaires, elle doit se conformer aux règles sur les valeurs mobilières de l'Ontario avant de pouvoir légalement accepter les utilisateurs en Ontario. Cela a laissé des millions d'Ontariens bloqués de Binance et d'autres plateformes.

De nombreux Canadiens se plaignent du statut unique du Québec sur d'autres questions de réglementation, mais l'Ontario est l'exception en matière de valeurs mobilières.

Le système décentralisé du Canada accorde à chaque province l'autonomie en matière de réglementation des valeurs mobilières et de protection des investisseurs. Les deux plus importantes, en raison de la population, sont la Commission des valeurs mobilières de l'Ontario et l'Autorité des marchés financiers du Québec. 

Toutefois, le Québec a un avantage en tant que signataire d'un mémorandum de 2004 d'entente entre les autorités de réglementation des valeurs mobilières qui sert de « passeport » pour permettre l'acceptation des permis dans d'autres provinces. Chaque province et territoire a accepté ce système de passeport et travaille à favoriser des règles plus intégrées à travers le pays. Tous sauf l'Ontario.

Bien que l'organisme de réglementation de l'Ontario soit assez occupé, elle a jusqu'à présent évité de s'associer à d'autres provinces.

En 2020, les Autorités canadiennes en valeurs mobilières, l'organisation faîtière des autorités de réglementation des valeurs mobilières des autres provinces, châtié Ontario pour ne pas avoir inclus la règle du passeport dans leur très apprécié groupe de travail chargé de moderniser les marchés des capitaux.

Ces licences et exemptions fragmentaires, ainsi que l'absence de règles importantes en matière de crypto-monnaie au niveau fédéral, signifient que les Canadiens qui souhaitent utiliser ces services sont obligés d'adopter des méthodes créatives, voire techniquement illégales, pour contourner les restrictions.

L'utilisation du deuxième plus grand échange cryptographique mondial FTX, par exemple, est hors limites. Mais si vous lancez un réseau privé virtuel (VPN) et définissez-le sur une adresse IP américaine, vous pouvez facilement vous connecter, fournir des informations et accéder au trading.

Bien que FTX soit enregistré auprès du gouvernement fédéral par l'intermédiaire de CANAFE, il n'a toujours pas la licence nécessaire pour offrir ses services aux résidents de l'Ontario. Acquisitions récentes par FTX et d'autres entreprises peut changer ça, mais uniquement si l'OSC accepte la nouvelle licence. 

Considérant douzaines d'autres échanges cryptographiques offshore louches ne sont que trop heureux d'accepter des Canadiens sans respecter les réglementations financières ou les divulgations, ce système est évidemment défectueux et plein de risques. Sans règles intelligentes, les entrepreneurs et les consommateurs n'ont pas d'autres options, ce qui les prépare à un monde de douleur.

Des dizaines de liquidations et de soi-disant « tirages de tapis » sont en cascade dans le marché baissier actuel, mettant en péril des millions d'investissements canadiens. Cela inclut la principale caisse de retraite du Québec, qui participé dans un tour de table de $400 millions dans Celsius Network, une plate-forme de prêt et de jalonnement cryptographique proche de la faillite et par défaut.

Nous savons déjà que le Canada, bien qu'il soit un pays riche et libre, n'a pas libre-échange interprovincial, comme nous le rappellent tous les campagnes politiques et les affaires fréquentes devant la Cour suprême. Ce n'est pas différent avec les règles de crypto-monnaie.

En attendant le déblocage des barrières commerciales provinciales, nous pouvons faire quelque chose pour offrir plus de clarté et de sécurité aux Canadiens qui veulent participer à la crypto-économie.

Compte tenu des milliards de dollars provenant à la fois des institutions et des investisseurs canadiens à risque dans le domaine de la crypto-monnaie, il est vrai qu'il n'existe actuellement aucune surveillance réglementaire claire ni aucun recours en dehors de ceux que nous appliquerions traditionnellement aux institutions bancaires. 

Le courant Exigences en matière de fonds propres pour les banques au Canada peut aller jusqu'à 8 % selon l'institution et les avoirs, généralement en raison du niveau d'exposition au risque. Il s'agit d'une formule alambiquée et compliquée qui maintient le nombre de banques au Canada assez bas par rapport à d'autres pays industrialisés et financiarisés.

Bien qu'il puisse sembler intéressant de regrouper automatiquement les projets et protocoles de crypto-monnaie dans les règles et exigences bancaires canadiennes, nous reconnaissons que les monnaies virtuelles sont différentes des investissements traditionnels et devraient donc également avoir leur propre ensemble de règles. 

Les divulgations, les protections contre la fraude et la sécurité juridique sont toutefois des principes clés qui s'avéreraient très bénéfiques pour les consommateurs canadiens de cryptographie, comme nous l'avons proposé ailleurs. Mais que faire aujourd'hui ?

Premièrement, l'Ontario devrait signer le mémorandum pour adopter la règle du passeport et d'autres règles sur les valeurs mobilières, comme toutes les autres provinces canadiennes. Deuxièmement, si l'Ontario refuse de bouger et qu'il n'y a pas d'appétit pour un organisme fédéral de réglementation des valeurs mobilières, le Canada devrait au moins adopter une loi accordant la réciprocité des licences provinciales en matière de valeurs mobilières. Troisièmement, et surtout, Ottawa devrait embrasse des réglementations intelligentes sur les crypto-monnaies qui favorisent l'innovation, la concurrence et permettent légalement aux Canadiens d'acheter et d'échanger des crypto-monnaies s'ils le souhaitent.

Il y a de nombreux avantages à être Canadien. Nous avons une économie robuste avec de nombreuses opportunités qui contribuent à élever notre niveau de vie pour dépasser notre poids. Nous devons nous assurer que nos règles reflètent cela, peu importe notre code postal et notre drapeau provincial. Il est temps que nos dirigeants politiques donnent suite.

Publié à l'origine ici

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