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Jour : 25 janvier 2021

Comment les guerres commerciales devraient-elles être menées

Le libre échange n'est pas un jeu à somme nulle.

Les États sont dans une certaine concurrence les uns avec les autres. Il est vrai que le commerce n'est pas un jeu à somme nulle et que les guerres commerciales, les droits de douane et autres restrictions sont donc contre-productifs. Néanmoins, on ne peut nier que différentes options réglementaires conduisent à des résultats meilleurs ou moins bons. Par exemple, un État qui impose moins ses citoyens et ses entreprises a tendance à être plus compétitif qu'un État dont la fiscalité est élevée. Un État qui facilite l'ouverture d'une entreprise compte généralement plus de travailleurs indépendants qu'un État qui impose une barrière bureaucratique élevée. Ce n'est que dans une économie de marché mondiale entièrement libre que ces différences réglementaires disparaîtraient.

Mais nous n'avons pas cette position de départ. Les Beatles se sont dissous. Sebastian Vettel ne deviendra pas champion du monde avec Ferrari, et les parents n'aiment parfois pas tous leurs enfants de la même manière. 

Dans ce monde imparfait, les États sont définitivement en concurrence les uns avec les autres. Cela conduit à des phénomènes pathologiques tels que le protectionnisme.

Un autre type de concurrence s'observait il n'y a pas si longtemps dans deux États baltes. En Estonie, par exemple, on a remarqué qu'en raison des taxes sur l'alcool plus élevées, de nombreux citoyens ont décidé de ne pas acheter d'alcool dans leur propre pays mais chez leur voisin en Lettonie. Cela a conduit à un commerce animé, en particulier dans les zones frontalières, et les entreprises ont poussé comme des champignons après une averse. Les pertes subies par le budget de l'État estonien ont eu un effet, comme c'est souvent le cas, et le gouvernement a décidé de réduire les taxes sur l'alcool de 25% en 2019.

Cela a d'abord déclenché une petite crise diplomatique. Les Lettons ont d'abord été consternés. Les deux pays avaient en fait convenu des années auparavant que la Lettonie augmenterait les taxes sur l'alcool, ce qui s'est également fait progressivement. Le Premier ministre letton a d'abord affirmé qu'il ne voulait pas entrer dans une guerre de l'alcool contre l'Estonie. L'action audacieuse des Estoniens a effectivement forcé la Lettonie à réduire ses taxes sur l'alcool en retour. Le résultat a été une réduction de 15% des taxes sur l'alcool. 

Une telle réduction d'impôt ne signifie pas nécessairement que moins de recettes sont perçues.  

La Pologne a décidé en 2002 de réduire radicalement les taxes sur l'alcool de 30% afin de lutter contre les « zones grises » où l'alcool était produit illégalement et sans contrôle. Grâce à la réduction d'impôts, le budget de l'État polonais a enregistré des revenus importants et a pu inverser une tendance qui durait depuis des années. En 2002, les impôts rapportaient 3,87 Mld PLN (881 Mln €), en 2003 c'était déjà 4,09 Mld PLN (931 Mln €) et en 2004 l'Etat polonais bénéficiait de 4,56 Mld PLN (1 Mld €). De même, il a été possible de lutter contre les zones grises où l'alcool était produit de manière incontrôlée.

Les exemples montrent deux leçons. D'une part, une baisse d'impôt ne signifie pas toujours une perte de ressources financières pour l'État. D'autre part, c'est un outil adapté à la concurrence internationale, avec des avantages économiques pour le consommateur.

Pour qu'une telle concurrence émerge, certaines conditions cadres sont nécessaires. Dans le cas des taxes prélevées sur certains biens, cette condition cadre est le libre marché et la libre circulation. Les deux États sont membres de l'Union européenne. La situation décrite ci-dessus n'a pu se produire que parce qu'il est possible pour les Estoniens de se rendre en Lettonie et d'y acheter des marchandises sans effort bureaucratique et financier important.

Cependant, le principe est applicable à de nombreux types d'impôts. Ainsi, les États et les régions peuvent également se faire concurrence en réduisant les impôts sur les salaires et sur le revenu, les impôts sur le marché des capitaux, les impôts fonciers et d'autres prélèvements. Ce principe se retrouve sur le continent européen dans l'exemple du fédéralisme suisse. Là, les cantons se font concurrence avec, entre autres, la pression fiscale. Par exemple, dans le canton de Zoug, situé au centre du pays, on a tendance à payer moins d'impôts que dans les régions occidentales proches de la France.

Un pays plus grand avec une structure fédérale qui favorise la concurrence fiscale est les États-Unis. Neuf États des États-Unis (Wyoming, Washington, Texas, Tennessee, Dakota du Sud, New Hampshire, Nevada, Floride, Alaska) ne prélèvent pas leurs propres impôts sur le revenu. C'est une différence non négligeable avec l'état de Californie qui prélève une taxe de 13,3%. Des différences apparaissent également dans des détails tels que la progression. Des États comme l'Illinois, la Caroline du Nord ou le Minnesota prélèvent des impôts sur le revenu, mais sous la forme d'un « flat tax », une taxe en ligne.

Il existe également des différences importantes dans les taxes de vente et autres prélèvements.

Aux États-Unis comme en Suisse, les citoyens choisissent ainsi entre différents modèles d'imposition et peuvent voter avec leurs revenus et leurs propres pieds en choisissant un autre lieu de résidence.

Ce mécanisme peut également être observé dans l'UE. Un tel avantage du fédéralisme européen doit être préservé et renforcé. Au lieu d'introduire des taux d'imposition minimaux (qui s'appliquent déjà à la TVA, par exemple), l'Union européenne devrait plutôt favoriser la concurrence. Les avantages reviendraient non seulement aux contribuables individuels de l'UE, mais à la zone de libre-échange dans son ensemble. 

Une fiscalité plus faible, qui pourrait être obtenue par la concurrence, rendrait les entreprises européennes plus compétitives sur le marché international. L'UE devrait donc parler moins de solidarité et plus de fédéralisme et de décentralisation dans le contexte de la fiscalité. 

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Le pardon de Robin Hayes était immérité

Tôt ce matin, dans les dernières heures de la présidence de Donald Trump, le président sortant a accordé des grâces et des commutations de charges fédérales à plusieurs personnalités politiques et culturelles, comme c'est son droit en vertu de l'article II de la Constitution.

Parmi les plus notables figuraient l'ancien assistant de Trump Steven Bannon, l'ancien maire de Detroit Kwame Kilpatrick et les rappeurs Lil Wayne et Kodak Black. Au total, des grâces ont été accordées à 73 personnes et 70 autres ont vu leur peine commuée.

Également sur la liste des grâces figurait une personnalité politique de premier plan de la Caroline du Nord: l'ancien membre du Congrès de la région et président du NC GOP, Robin Hayes. Il a servi 11 mandats en tant que membre du Congrès du 8e district de NC, s'étendant de Cabarrus aux comtés de Hope, englobant Fayetteville, Albemarle et ma ville natale de Concord.

En 2020, Hayes a plaidé coupable à une accusation réduite de mensonge au FBI, après avoir été initialement accusé de corruption, de pots-de-vin et de fausses déclarations dans le tristement célèbre scandale pour faire pression sur le commissaire aux assurances de l'époque, Mike Causey.

Hayes aurait acheminé plus de $2 millions du milliardaire Greg Lindberg au NC GOP, dans l'intention de faire un don illégal à la campagne de Causey en échange du retrait d'un assistant qui supervisait les activités d'assurance de Lindberg.

Le stratagème de corruption présumé était une violation totale et totale de la confiance du public, facilitée par le président du Parti républicain de notre État. En séparant le fait que Hayes a pu échapper aux accusations les plus graves, il n'aurait pas dû être gracié.

Il y a actuellement plus de 3 000 personnes emprisonnées pour des délits non violents liés à la drogue en Caroline du Nord, selon le ministère de la Sécurité publique, et 450 000 dans tout le pays. La plupart de ces affaires concernent la possession de marijuana et ont été portées de manière disproportionnée contre des personnes noires et brunes. La capacité de Hayes à plaider en faveur d'une accusation moindre et à patiner avec la probation, contrairement à la façon dont ces gens sont traités, aurait dû nous laisser consternés et indignés.

Ce n'est pas un argument pour augmenter la criminalisation et la punition, mais plutôt pour rendre notre système plus juste et plus équitable. Il y a des gens qui méritent bien plus d'être graciés.

Outre les milliers de nos concitoyens emprisonnés pour des délits non violents, Trump aurait pu facilement gracier le fondateur de Wikileaks Julian Assange, actuellement en attente d'extradition vers les États-Unis au Royaume-Uni, le fondateur présumé de Silk Road et entrepreneur Internet Ross Ulbricht, et le lanceur d'alerte du gouvernement Edward Snowden , vivant en exil à Moscou.

Selon l'action exécutive de Trump, la grâce de Robin Hayes a été demandée par le sénateur américain Thom Tillis et plusieurs membres de la délégation du Congrès de notre État. On peut supposer qu'ils cherchaient leur compatriote républicain en raison de sa réputation de longue date.

En tant qu'arrière-petit-fils de l'industriel James Cannon, originaire de Concord, fondateur de la Cannon Mills Corporation, autrefois le plus grand fabricant de textile au monde (et nouvel homonyme de l'équipe de baseball de la ligue mineure de classe A de Kannapolis), Hayes est la chose la plus proche que nous ayons à la royauté de la région de Charlotte.

Pendant son mandat, il ne fait aucun doute qu'il a fait pression pour les intérêts locaux.

En tant que jeune étudiant intéressé par la politique, j'ai écrit au bureau de Hayes en 2008 pour lui demander comment il voterait sur le programme TARP, proposé pour endiguer la crise économique à venir dans les derniers jours de l'administration Bush. Il a répondu en expliquant son intention de voter contre le projet de loi de sauvetage de $700 milliards, mais a salué un amendement qu'il a aidé à introduire prolonger les allégements fiscaux pour les pistes NASCAR.

Mis à part mon opposition à l'injustice du bien-être des entreprises, il ne fait aucun doute que Hayes a été une figure dominante de la politique de la Caroline du Nord, que vous l'aimiez ou que vous le détestiez. Mais en raison de ses crimes présumés et de la violation de la confiance du public, sa grâce présidentielle aurait été mieux utilisée pour quelqu'un d'autre.

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Paralyser l'industrie aéronautique ne garantit pas la durabilité

Faites confiance à l'innovation pour améliorer l'industrie du transport aérien.

À travers le Green Deal européen, l'Union européenne veut créer une Europe neutre en carbone dans un avenir proche. Pour atteindre cet objectif, la Commission européenne revient à de nombreuses mesures punitives, y compris la fiscalité — utilisées pour trouver des subventions dans d'autres domaines. Il est peu probable que cette pensée redistributive à l'ancienne donne les résultats que Berlaymont souhaiterait voir. Cependant, cela ne signifie pas que nous ne devons rien faire face aux défis environnementaux.

Dans le secteur des transports, nous constatons que les modes de déplacement traditionnels sont de plus en plus surveillés. A travers des mécanismes tels que le système d'échange de quotas d'émission (ETS), ou la discussion plus récente sur les ajustements carbone aux frontières, l'Union européenne cherche à institutionnaliser le principe du pollueur payeur. Dans ce contexte, nous voudrions exprimer notre inquiétude que ces mécanismes soient en fait des taxes sur la consommation, connues pour être régressives. 

Les ménages à faible revenu consacrent une plus grande partie de leur revenu total à ces services. L'adage selon lequel "si vous taxez quelque chose, vous en obtenez moins" est correct, mais sert-il à rendre le secteur du voyage durable ? COVID-19 a considérablement réduit les voyages aériens mondiaux pendant quelques semaines et, par conséquent, les gouvernements estiment qu'ils doivent renflouer l'industrie du transport aérien. En ce sens, il semble compréhensible qu'une réduction de n'importe quel mode de transport ne puisse être radicale et qu'il faille passer progressivement à un transport durable. 

La réduction de la consommation de carburant est aussi importante pour les compagnies aériennes que pour chacun d'entre nous. L'industrie aéronautique a déployé des efforts constants pour utiliser moins de carburant. Donner une chance à des technologies innovantes telles que de nouveaux matériaux et des moteurs économes en carburant ne vient généralement pas à l'esprit comme une solution possible, alors que leur potentiel pour nous aider à réduire les émissions aurait en fait un impact significatif. 

Par exemple, le nouvel A321XLR d'Airbus consomme 30% de kérosène en moins par passager, tout en ajoutant 30% d'autonomie en plus que l'A321neo actuellement utilisé. Ces innovations sont rendues possibles par le rythme actuel d'utilisation des services aériens. L'industrie privée a besoin de flux de capitaux pour investir dans l'innovation technologique future. Éliminer les ménages à faible revenu de l'équation avec une fiscalité régressive paralyserait les objectifs des programmes durables.

Nous ne devons pas sous-estimer l'ingéniosité humaine lorsqu'il s'agit de relever les défis de l'avenir, et cela inclut le domaine de l'aviation. La pandémie de COVID-19 a montré des incohérences stupéfiantes dans la manière dont nous traitons les compagnies aériennes. 

D'une part, les contribuables européens subventionnent les grands acteurs du marché aérien en raison des interdictions de voyager, tout en taxant simultanément les compagnies aériennes par le biais des mesures environnementales existantes. Inutile de dire que les compagnies aériennes ont reçu un soutien financier non seulement au cours de la terrible année commerciale 2020, mais également au cours des années précédentes, principalement à la suite d'une mauvaise gestion considérable. Je pense à la société italienne Alitalia qui, au lieu d'une simple procédure de mise en faillite, est entraînée sur un marché qu'elle ne peut pas soutenir, par le biais de prêts gouvernementaux coûteux. Au lieu de cela, les États membres de l'UE devraient permettre aux nouvelles compagnies aériennes de prospérer en allégeant les charges administratives et fiscales. 

Pourquoi ne pas soutenir les nouvelles et petites compagnies aériennes qui sont prêtes à investir, au lieu de soutenir les anciennes compagnies aériennes qui ne peuvent pas se concentrer sur l'utilisation des nouvelles technologies parce qu'elles sont trop concentrées pour effectuer le prochain remboursement ou maintenir des flux de trésorerie ?

L'Europe possède la technologie et l'ingéniosité pour rendre le transport aérien encore plus durable. Via le système ETS existant. Les carburants durables et les nouveaux avions sont la voie à suivre vers une Europe qui permet une mobilité continue, tout en aidant ceux qui ont fait des promesses grandioses à atteindre l'objectif de neutralité carbone. L'Europe ne devrait pas se résumer à des politiques « ou/ou », mais ouvrir la voie à un avenir innovant.

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Olanda : valanga di pareri contrari al divieto di aromi nelle sigarette elettroniche

Estesa al 2 febbraio la consultazione pubblica del government. Oltre il 98% delle risposte control la misura restrittiva. In campo associazioni, medici e scienziati.

Di Barbara Mennitti| SIGMAGAZINE

È stata posticipata al 2 febbraio la chiusura della consultazione pubblica sulla proposta del Ministro della salute olandese Paul Blockhuis di vietare la vendita di liquidi per sigarette elettroniche con gusti diversi dal tabacco. La data per cessare la raccolta delle opinioni era fissata per ieri, ma è stato necessario concedere una proroga "a causa della richiesta popolare”, si legge sul sito del Governo. Mai, infatti, in Olanda un quesito in materia sanitaria aveva raccolto un numero così grande di partecipanti.

Lisez entièrement l'article ici.

Cette reprise se fait au détriment des consommateurs

Le plan de relance de l'UE n'est pas la bonne voie à suivre.

Le 21 juillet 2020, les vingt-sept États membres de l'Union européenne se sont mis d'accord sur un plan de relance "historique". Au total, 750 milliards d'euros seront injectés dans l'économie européenne. Pour la première fois dans l'histoire de l'Union européenne, les États membres ont convenu de s'endetter collectivement à hauteur de 390 milliards d'euros. Empruntée sur les marchés obligataires, cette somme sera versée aux États les plus touchés par la crise, sans condition.

Alors qu'Angela Merkel avait déclaré en juin 2012 qu'elle n'accepterait pas les eurobonds, le Covid-19 a agi comme un accélérateur de la volonté politique de les mettre en place.

Le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton a accueilli avec un tweet que le plan de relance européen n'entraînera en aucun cas la création de nouvelles taxes à payer par les citoyens européens avant de préciser que « ce n'est qu'aux frontières de notre marché intérieur que nous imposerons des taxes » ! Comme si ce n'étaient pas les consommateurs européens qui allaient voir leur pouvoir d'achat amputé du montant de ces taxes.

La seule taxe officiellement promulguée à ce jour est celle sur le plastique non recyclé. Applicable à partir du 1er janvier 2021, cette taxe prendra la forme de cotisations nationales. Si ce sont les États membres qui seront chargés d'apporter ces contributions à l'Europe, elles pourraient provenir de plusieurs sources, dont une contribution des acteurs du marché. Dans un tel cas, le coût sera probablement répercuté sur les consommateurs. Le risque est aussi de réduire la capacité d'investissement et d'innovation des industries concernées.

Les autres pistes de financement envisagées sont celles de la taxe GAFA - encore en discussion - et de la taxe carbone européenne - qui entrerait en vigueur au plus tard en janvier 2023. Le président Emmanuel Macron annoncé à la télévision française que ces nouvelles taxes, en plus de financer le plan de relance, pénaliseront "les grandes entreprises et les acteurs internationaux qui ne jouent pas notre jeu politique". C'est une vision très naïve du fonctionnement de l'économie de marché. En réalité, peu importe que la taxe soit imposée au consommateur ou au producteur, le résultat financier reste le même : le coût est plus élevé pour les consommateurs et les profits plus faibles pour le producteur.

Alors que les plans de relance sont répandus, leur retour sur investissement n'est jamais garanti. Historiquement, les performances des plans de relance se sont souvent révélées décevantes.

L'économiste de Harvard Alberto Alesina a passé la fin de sa carrière à analyser des milliers d'ajustements budgétaires dans des centaines de pays. En 2010, alors que le débat battait son plein suite aux turbulences de la crise des subprimes, l'expert des politiques budgétaires expliquait dans un article d'opinion au Wall Street Journal que la relance basée sur l'augmentation des dépenses publiques s'avérait positive. En effet, alors que les acteurs du marché réagissent positivement à une baisse durable et crédible du niveau de la fiscalité, la hausse des dépenses publiques envoie le signal inverse.

Un autre avantage attribué au choc de la libéralisation est que cette méthode permet de distribuer le pouvoir aux consommateurs au lieu de le concentrer dans quelques administrations qui feront des choix pour les autres.

Il est donc possible de relancer l'économie sans imposer une charge fiscale supplémentaire aux consommateurs. Ce serait même l'occasion pour les « mauvais élèves » de la zone euro de consolider leurs finances publiques — la crise a montré que les pays déjà très endettés sont les plus vulnérables à un choc exogène.

Malheureusement, c'est dans la direction opposée que semble s'orienter l'Union européenne : vers une déresponsabilisation croissante des économies les plus laxistes. Combien de temps un tel arrangement peut-il durer ?

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UE : Notre Politique Alimentaire « Durable » nuit à notre politique commerciale

L'Union européenne souhaite lancer une révolution agricole sur le continent européen. Admirable intention… si elle avait des chances de fonctionner, et surtout si elle n'était pas si dangereuse.

La Commission européenne a élaboré un plan ambitieux avec sa nouvelle stratégie nommée «  De la ferme à la fourchette », « de la ferme à la fourchette ». L'objectif n'est pas moins que d'imposer une révolution de l'agriculture en Europe.

Visiblement, pour l'Union européenne (UE), l'agriculture est en grande partie responsable de la dégradation environnementale, ce qui oblige les agriculteurs à assumer une grande partie du fardeau de la lutte contre le changement climatique. L'UE a donc fixé deux objectifs principaux : 25% d'agriculture bio d'ici 2030, et une réduction de 50% des pesticides dans le même laps de temps.

Plusieurs auteurs ont mis en évidence les effets négatifs de l'augmentation de la production d'aliments bio. En effet, l'agriculture biologique a également besoin de pesticides, et certaines études démontrent qu'ilstent émettent plus de dioxyde de carbone que l'agriculture conventionnelle.

Sur la question des pesticides, il y a également des éléments qui sont occultés : la quantité de pesticides utilisés aujourd'hui n'est pas comparable au niveau des années 60. Les substances chimiques existantes sont actuellement approuvées par les agences de l'UE et par d'innombrables normes régulatrices produites par les États membres.

Les oubliés du débat

Ce que l'on oublie souvent dans le débat, c'est l'importation actuelle d'aliments « non durables ».

D'une part, l'augmentation des normes alimentaires en Europe a aggravé les effets du commerce illicite. Prenons l'exemple des importations frauduleuses d'aliments bio. Dans son rapport de 2019 intitulé « Le système de contrôle des produits biologiques s'est amélioré, mais certains défis subsistent », la Cour des comptes européenne a constaté des problèmes révélés dans le système de contrôle du commerce des aliments bio, malgré les contrôles mis en œuvre en 1991.

Dans une section sur la communication relative à la non-conformité, la Cour des comptes européenne écrit ceci :

« En Bulgarie, nous avons constaté que certains organismes de contrôle ne communiquaient à l'autorité compétente de certains types de non-conformité que par le biais de leur rapport annuel.

L'autorité compétente ne l'a pas remarquée au cours de ses activités de contrôle. En République tchèque, nous avons constaté qu'en moyenne, les organismes de contrôle mettaient 33 jours en 2016 et 55 jours en 2017 pour signaler à l'autorité compétente un cas de non-conformité affectant le statut biologique d'un produit. »

Le rapport note également que les délais de communication des cas de non-conformité sont de 38 jours en moyenne dans l'Union européenne, alors que la réglementation en vigueur stipule que les rapports doivent être présentés sans délai.

Cela signifie que les produits biologiques non conformes, c'est-à-dire le commerce biologique frauduleux, perdurent un mois en moyenne dans la circulation légale du marché unique européen avant d'être signalés aux consommateurs.

Si l'Union européenne et ses États membres sont sérieux en matière de contrôle de la qualité et d'information et de protection des consommateurs, ils ont besoin de mécanismes de détection et de signalisation qui surpassent la vitesse de distribution des colis postaux.

Des mois de retard

La Cour des comptes européenne note également que les États membres ont pris en moyenne quatre mois de retard dans leurs rapports à la Commission européenne et que 50% de tous les rapports analysés ne contenaient pas d'informations.

La Chine est le plus grand exportateur d'aliments biologiques vers l'Union européenne (sur la base du poids, chiffres de 2018, du rapport de la CCE). Compte tenu des difficultés importantes concernant le contrôle de la qualité d'un large éventail de produits originaires de Chine, il devrait être clair que les institutions de l'UE doivent donner la priorité à l'authenticité de ces importations de denrées alimentaires.

En outre, les importations légales finiront également par entrer dans la catégorie des produits « non durables » selon les réglementations de l'Union européenne. Cela pose déjà un problème considérable avec l'adoption de l'accord de libre-échange entre le Mercosur et l'UE, et un handicap par le passé de la conclusion d'accords tels que le TTIP.

L'Europe sera confrontée à un choix difficile : insister sur les normes concernées, et risquer ainsi de dresser des barrières protectionnistes, voire de créer une insécurité alimentaire, ou réévaluer la nécessité de certains objectifs environnementaux.

Certaines voix s'élèvent en faveur de la première option, qui consiste à empêcher les importations non durables par le biais de taxes sur le carbone aux frontières. Elles oublient de se demander si le retrait des importations sera vraiment la solution qui permettra de maintenir l'agriculture européenne à flot.

Les objectifs définis dans le cadre de la stratégie « De la ferme à la fourchette » pourrait avoir des conséquences désastreuses sur l'économie dans son ensemble.

Selon une étude d'impact réalisée par l'USDA – l'agence américaine dédiée à l'agriculture [dont il faut se rappeler qu'elle n'est pas neutre en matière de politique agricole…] –, cette stratégie, si elle est adoptée par l'UE uniquement, y aurait entraîné une baisse de la production agricole de 7% à 12%. Cela entraînerait alors une baisse du PIB de l'UE, qui représenterait jusqu'à 76% de la baisse du PIB mondial. En d'autres termes, dans un tel cas de figure, les trois quarts de la baisse de productivité mondiale seraient attribués à l'Europe.

En outre, dans un scénario d'adoption mondiale de ces normes, la situation des prix des denrées alimentaires se détériorera ultérieurement, comme l'ont constaté les chercheurs de l'USDA.

L'Union européenne fait une grave erreur avec son initiative « De la ferme à la fourchette ». En plus de ne pas assurer les institutions nécessaires à la surveillance de ces mesures, une telle décision d'imposer une agriculture biologique et sans pesticide pourrait entraîner une baisse du niveau de vie des consommateurs et des agriculteurs.

Je suis d'avis que la stratégie " De la ferme à la fourchette » doit être repensée de manière simplifiée ou faire l'objet d'un moratoire à long terme.

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Il faut repenser nos réglementations sur le génie génétique

Le Royaume-Uni est en train de revoir ses réglementations sur le génie génétique, une technologie innovante qui peut révolutionner l'agriculture. Si Westminster se décide pour une légalisation de cette technologie, elle ouvre une voie de concurrence avec l'Union européenne, où ce secteur est entravé par un bon nombre d'interdictions. Cependant, l'argument principal pour la légalisation de la manipulation génétique n'est pas seulement un argument de compétitivité économique, mais simplement de connaissances et de progrès scientifiques.

L'approvisionnement alimentaire mondial pose de nombreux défis. Avec une population croissante et une société de plus en plus exigeante sur les normes de production, nous devons agir intelligemment. 

Augmenter la production ne signifie pas que nous devons doubler la taille de nos exploitations, doubler le personnel ou doubler les coûts pour les agriculteurs, les consommateurs et l'environnement. En fait, les nouvelles technologies permettent de faire plus avec moins.

Le génie génétique n'est pas une technologie comme les autres. La modification génétique n'est pas née d'un besoin de rompre avec la nature, mais d'une nécessité d'interagir avec elle pour améliorer notre quotidien. Grâce à l'ingéniosité humaine, nous avons pu obtenir les fruits et les légumes que nous consommons aujourd'hui tous les jours. 

Ce que nous avons obtenu hier par la sélection des plantes et des croisements, nous l'obtenons aujourd'hui plus rapidement par notre connaissance scientifique et notre capacité à agir directement dans le code génétique. Les premières applications du génie génétique ont notamment permis de résoudre les problèmes d'environnements complexes et de climats difficiles. À mesure que le changement climatique progresse, ces défis ne font que s'amplifier.

Imaginez l'état de la médecine humaine si nous avions refusé d'utiliser la chimie moderne pour définir des médicaments. Les infections des oreilles ou la pneumonie ont entraîné la mort de millions de personnes jusqu'à ce que la pénicilline soit largement utilisée. Ce qui est vrai en médecine s'applique également à l'agriculture moderne : l'agriculture à haut rendement a fait progresser nos sociétés, nous a permis de disposer d'un approvisionnement alimentaire plus sûr et a fourni plus de nourriture pour moins de ressources . 

Les technologies d'aujourd'hui sont incomparables avec celles d'il y a 30 ans. En fait, l'invention de l'édition de gènes a ouvert un nouveau chapitre pour l'agriculture et la médecine, nous permettant d'agir avec précision, avec des experts de confiance. Des modifications ciblées de l'ADN nous permettent de cibler et de comprendre beaucoup plus précisément les changements que nous apportons aux plantes.

Cependant, le génie génétique a également troublé les partisans de la prudence. Si certains rejettent toute avancée technologique, c'est parfois pour s'opposer à un certain « consumérisme ». Ce n'est pas le cas de la plupart des consommateurs, qui attend des aliments sûrs à des prix socialement acceptables.

Les applications du génie génétique dans la production alimentaire sont nombreuses, représentant une véritable révolution pour le choix et la santé des consommateurs. Tomate résistante aux virus, riz résistant aux maladies, blé sans gluten, voici quelques-unes des nombreuses innovations rendues possibles par l'édition de gènes. Mais la technologie traditionnelle des OGM a déjà posé la pierre angulaire de l'innovation et a fourni un exemple remarquable mais tragique : le riz doré.

Comme l'explique l'un des créateurs de cette variété de riz, Ingo Potrykus, le problème dans les pays en développement n'est pas seulement la sous-nutrition, mais aussi la malnutrition. C'est à ce fléau qu'il a voulu s'attaquer, notamment à la carence en vitamine A, en prévoyant un organisme génétiquement modifié pour prévenir cette carence. Il a donc créé une variété de riz enrichie en bêta-carotène, un précurseur de la vitamine A, une norme qui reste à améliorer. On estime que la carence en vitamine A rend aveugles près de 500 000 enfants et cause entre 1 et 2 millions de décès chaque année. Cela est dû au fait que dans de nombreux pays en développement, les régimes alimentaires se réfèrent presque exclusivement sur les variétés de riz existant, qui n'offrent pas la nourriture nécessaire à un mode de vie sain.

En 2000, l'ancien président américain Bill Clinton se félicitait de l'invention du riz doré et avait même déclaré que 40 000 vies par jour pouvaient être sauvées grâce à sa distribution.

Le riz doré, inventé au début des années 1990, n'est toujours pas disponible dans une écrasante majorité des pays en développement, bien qu'il ait été développé à des fins humanitaires. Depuis sa conception, le riz doré a fait l'objet de vives critiques, mais il n'a jamais été démontré qu'il présentait les effets causés qui avaient provoqué son interdiction. Afin de contrer les critiques selon lesquelles les variétés de riz n'ont pas été produites pour générer un profit, le projet "Golden Rice" l'a mis gratuitement à disposition pour un usage humanitaire. Malgré ce fait, la réalité tragique est que l'utilisation du riz doré reste rare.

La plupart des OGM actuellement utilisés sont des cultures tolérantes aux herbicides et résistantes aux insectes, notamment le soja, le maïs, le colza et le coton.

Grâce aux nouvelles technologies d'édition de gènes, les applications sont encore plus vastes et prometteuses. Des technologies telles que CRISPR ont également démontré que nous pouvions aujourd'hui soigner des maladies génétiques humaines, réduire la contamination par les mycotoxines ou même lutter contre les invasions de criquets. 

Les possibilités d'innovation offertes par le génie génétique sont très étendues et révèlent notre enthousiasme et notre soutien. Nous devons permettre aux scientifiques européens de participer à la révolution génétique et de les faire collaborer avec les agriculteurs pour mettre au point les innovations du futur. Les récentes innovations en matière d'édition génétique nous permettent de produire plus de papier avec moins de ressources et de rendre le saumon moins sujet aux maladies. Grâce au génie génétique, nous pouvons à la fois relever le défi du climat et celui de l'augmentation de la population.

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